Longtemps évincées des droits civiques, les femmes ont bataillé pour obtenir l’égalité avec les hommes qui avaient obtenu le droit de vote « universel » en 1848.
Après la Première Guerre Mondiale, après avoir durement travaillé pour remplacer les hommes partis au front, les femmes réclament ce droit.
Entre les deux guerres mondiales, sous la pression des mouvements suffragistes et d’intellectuelles comme Louise Weiss, la Chambre des députés vote à plusieurs reprises en faveur du vote féminin, mais ses propositions sont six fois repoussées par le Sénat entre 1919 et 1935.
Les motifs des opposants tiennent à la crainte que les femmes ne renforcent le camp conservateur. La gauche radicale et socialiste craint en particulier que les femmes ne rallient le camp clérical et ne se soumettent aux injonctions de leur curé !
En 1936, alors même qu’elles ne sont pas électrices, trois femmes entrent au gouvernement de Léon Blum, dont Irène Joliot-Curie, nommée sous-secrétaire d’Etat à la recherche scientifique.
21 avril 1944 : le droit de vote accordé aux femmes
Le 21 avril 1944, depuis Alger, Charles De Gaulle signe l’ordonnance accordant le droit de vote aux femmes, suite à la décision collégiale prise par l’Assemblée consultative d’Alger.
« Les femmes sont électrices et éligibles dans les mêmes conditions de l’homme. »
29 avril 1945 : les femmes votent pour la première fois
Elles votent pour la première fois lors des élections municipales du 29 avril puis le référendum du 21 octobre.
Ce premier suffrage universel voit arriver plusieurs femmes à la tête de municipalités. En Côte-d’Or, la petite commune d’Échigey élit un conseil municipal entièrement féminin.
Le journal L’Aube écrivait alors:
« Dans toutes les sections, les Françaises sont venues, très nombreuses. La plupart ont voté, dès l’ouverture du scrutin avant de faire leurs courses et d’aller vaquer aux soins du ménage, d’autres sont allées l’après-midi dans les sections de vote, en compagnie de leur mari, et parfois même des enfants. […]
Et les religieuses elles-mêmes, dont certaines n’avaient pas franchi les portes de leur monastère depuis leur prise de voile, ont tenu à venir déposer leur bulletin dans l’urne.
Et si quelques dames ont un peu hésité entre les listes et se sont embrouillées avec leurs bulletins dans le secret de l’isoloir, la grande majorité d’entre elles savaient fort bien ce qu’elles voulaient et l’ont prouvé. »
21 octobre 1945: Premier vote des femmes dans un scrutin national
33 femmes sont élues membres de l’assemblée nationale.
Évolution sous la cinquième République
Aux législatives de 2017 : 224 femmes ont été élues, représentant 39 % des députés. Elles étaient 155 sous la précédente législature.
Une loi de 2007 instaure une parité hommes – femmes dans les conseils municipaux des communes de plus de 1000 habitants et dans les conseils régionaux.
En 2012, le gouvernement de Jean Marc Ayrault est le premier à respecter intégralement la parité hommes – femmes.
En 2013, le mode d’élection pour le scrutin cantonal est modifié pour les élections de 2015 afin d’instaurer une parité dans les conseils départementaux: chaque candidature sera composée d’un tandem homme-femme éligible à deux.
RAD
Ce droit de vote, elles l’auront obtenu à la sueur de leur front. Il aura quand même fallu traverser deux guerres meurtrières, et qu’un Grand Homme leur reconnaisse ce droit en 1944. Respect à ces femmes courageuses, ouvreuses de la voie paritaire ! Un jour, peut-être pas très lointain, une Femme à la tête de la France ? Car pour le coup, la sensibilité féminime saurait peut-être mieux transformer le sort des « invisibles », ou pas ?