Le marché de Lamastre est né en 1620.
Louis XIII règne alors sur la France, Molière avait 2 ans, Boucieu le Roi vient de perdre son baillage au profit d’Annonay et de bourg prospère, est devenu un paisible village.
Les communications se font par les chemins muletiers qui traversent les Cévennes ardéchoises, les Boutières et le Haut-Vivarais. Le bas pays produit du vin et de l’huile d’olive ou de noix, la Montagne donne du foin et du bois.
Les villes et villages sont installés à l’abri de leur château, autour de leur champ de foire, sur le passage des marchandises et des idées, c’est le cas de Lamastre.
Depuis les petits ports rhodaniens, les « drailles » (chemins de transhumance) conduisent vers le Velay, ses pâturages et son pèlerinage du Puy en passant par Lamastre.
Le marché nait de la position de Lamastre au carrefour de plusieurs vallées, ce qui facilite les échanges.
Également centre d’attraction des villages environnants, il a connu son essor dans la deuxième moitié du 19ème siècle avec la création des routes et l’arrivé du chemin de fer.
Il est devenu aujourd’hui un des plus importants d’Ardèche.
En 1825, la municipalité établit une bascule (bureau de pesage) qui va permettre de percevoir des taxes locales.
En 1848, afin de faciliter la circulation, le marché est compartimenté en cinq emplacements différents pour le commerce:
- des paniers (beurre, fromages, œufs, volailles, lapins),
- des pommes de terre et châtaignes,
- du bétail,
- des sabots et des chaises.
Les baraques et tentes de toile sont regroupées en un même endroit.
Un arrêté municipal oblige les marchands forains à acquitter un droit de place.
Les marchés d’alors n’étaient pas réservés aux seuls forains, on comptait aussi des faiseurs de tours de force ou d’adresse, des vendeurs de drogues qu’on appellerait aujourd’hui médecine douce, des arracheurs de dents, des diseuses de bonne aventure, des bateleurs et des charlatans…
Les paysans étaient vêtus de la longue blouse bleue dénommée « blaude« . Les paysannes portaient un tablier noir, un chapeau noir ou un bonnet blanc.
Les charrettes envahissaient les rues dans la cohue bruyante de la foule présente, parmi les camelots et bonimenteurs
La « patche« , souvent animée, concluait entre le maquignon roublard et le paysan méfiant, la vente mouvementée d’un veau dans l’attroupement bruyant des campagnards, pendant qu’on tentait de charger laborieusement sur une guimbarde un gros porc récalcitrant…
Des transactions commencées à l’aube ne s’achevaient parfois que tard dans l’après-midi.
Lamastre ne retrouvait sa quiétude de petite ville qu’à la nuit tombée après la fermeture des cafés abondamment fréquentés.
Transmis par un lecteur, d’un auteur inconnu, le texte de la chanson ci- dessus est particulièrement révélateur !
Des archives font état qu’en « 1894, on a amené sur la place 2 980 vaches, 5 005 veaux, 15 128 porcs, 2 320 moutons, 5 160 chevreaux ». S’y ajoutaient les noix, les pommes et les châtaignes…
Dans les années 70, les voitures pouvaient traverser le marché.
De nos jours, réglementé, le marché dure le temps d’une matinée et ne laisse plus de trace en début d’après midi midi…
Les nombreux forains dont certains viennent des départements limitrophes et une forte fréquentation, surtout en été avec les navettes du Mastrou, font du marché de Lamastre un marché très attractif.
Il est aussi un élément important du tissu social, un lieu de rencontres et d’échanges pour la population.
Sa réputation a dépassé les limites du territoire.
Le marché du mardi et le marché du terroir du samedi sont des rendez-vous bien établis.
Lamastre s’est vu récemment décernée la 8ème place des trophées des marchés Auvergne-Rhône-Alpes.
Auguste Roche, dans « Histoire de Lamastre et de ses environs », ouvrage paru en 1905, retrace une partie de l’histoire du marché.
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RAD
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