Après Empurany, Lafarre, Nozières, Saint Prix, Le Crestet et Saint Basile, nous vous reproposons une nouvelle visite, celle de Labatie d’Andaure.
Adhérente au Parc Naturel Régional des Monts d’Ardèche, Labatie fait partie de la communauté de communes du Pays de Lamastre.
Les Batiolous étaient au nombre de 210 au recensement de 2016. (En 1881, la commune comptait 1 000 habitants).
En 1309, La Batie d’Andaure était sous la suzeraineté de l’évêque du Puy.
La Batie d’Andaure (La Bastie ou La Bastide) était une importante et très ancienne forteresse qui occupait toute la surface du vieux bourg actuel.
Elle était construite sur un éperon « barré » par un fossé qui la défendait côté montagne. Ce fossé, aujourd’hui emprunté par la route départementale, est traversé par un pont de pierre à l’endroit de l’ancien accès à la forteresse.
Il ne subsiste rien du château primitif. Son donjon et sa cour haute devaient se situer à l’emplacement de l’église actuelle.
Il est probable que certains murs et les restes d’échauguettes encore visibles aient fait partie de l’enceinte fortifiée.
La forteresse était utilisée au moment des guerres de Religion, à la fin du XVIème siècle.
En 1573, le château de Labatie est mentionné comme appartenant à la duchesse d’Uzès sous la garde du sieur Rebolet .
En 1591, le capitaine châtelain ou bailli, est un sieur Bergeron de Desaignes, écuyer.
Dans une réclamation présentée aux États du Vivarais, en 1623, il est indiqué que « ce lieu, qui est un fort important et ayant d’ordinaire une garnison de 80 à 100 hommes », avait été pris l’année précédente sur l’ordre du comte de Tournon, qui en était le co-seigneur mais aussi le chef du parti catholique de la région.
La forteresse va ensuite être progressivement démantelée et ses pierres utilisées pour construire les maisons du village actuel. On peut y voir d’ailleurs, ici et là, de belles pierres sculptées de réemploi.
La commune a changé trois fois de nom au cours de son histoire :
- 1789 : La Bâtie du Doux
- 1793 : Batie du Doubs
- 1801 : Labatie d’Andaure
Au recensement de 2015, les Labatinois ou Batioulous (en patois) étaient au nombre de 213.
Labatie possède un territoire à relief mouvementé constitué de vallées plus ou moins profondes avec un réseau hydraulique développé : deux rivières, le Doux et le Douzet ont alimenté des moulins dès la fin du XVème siècle.
Au XVIIème siècle, on cultive le châtaignier, le noyer, la vigne. Au XVIIème, s’y ajoute le blé et le seigle.
A cette époque la moitié des terres est inculte en raison des fortes pentes et des affleurements de rochers. La construction de terrasses pour les cultures s’est imposée. Les « chambas » (terrasses de culture) et les « béalières » (canaux d’irrigation) structuraient le paysage et sont encore visibles aujourd’hui.
L’exode rural massif du XXème siècle a entraîné un abandon de l’agriculture, laissant peu à peu s’installer les pins sylvestres et landes à genets qui participent aujourd’hui au paysage du village et de ses environs.
Tout au long du XIXème siècle, le hameau protestant de « Chastagnier » connaît un fort développement : installation de la mairie, construction du temple en 1839 et d’une maison d’école en 1878, sur les plans de l’architecte Louis Besset.
En 1885, un pont est édifié sur le Douzet, au hameau de Beauregard.
Une école publique mixte est construite en 1892 au chef-lieu. Le 6 juin 1940, la mairie est transférée au village.
Eglise paroissiale Saint – Georges
Elle a été construite à la fin du XIXème siècle sur l’emplacement d’une église plus ancienne.
On ne connaît ni la date ni l’auteur de la nouvelle église, mais en février 1828, la réception des travaux est faite par Jean Jouve, charpentier et Jean Tête, maçon.
En juin 1846, une délibération du conseil municipal décide d’une imposition extraordinaire pour la construction du clocher, « alors que la cloche a été livrée par le fondeur Burdin de Lyon, le 1er mars 1845 et qu’elle est toujours déposée sur des poutres dans le cimetière ».
En 1861 une nouvelle délibération du conseil municipal demande des secours financiers pour que des réparations urgentes soient réalisées.
L’édifice a été entièrement restauré en 1997.
Temple protestant de Chastagnier
Construit en moellons de granit, aux frais des protestants de Labatie, sur le modèle du temple de Saint Agrève, il est inauguré, inachevé, en 1839. L’état accorde des secours. Il est terminé en 1842.
En 1898, le conseil presbytéral précise « qu’il est dans un état de délabrement important ». L’année suivante, l’adjudication des travaux de réparations est attribuée à l’entrepreneur de Lamastre, Louis Grandouiller qui en assure la réfection.
Personnalité liée à la commune
Jean Norton Cru
Né dans la commune, à « Gamon », en1879, il est le fils d’un pasteur protestant d’origine paysanne et d’une anglaise issue d’une famille bourgeoise.
De décembre 1883 à 1890, il vit en Nouvelle-Calédonie, dans une ile où son père est missionnaire. Il ne va pas à l’école, son éducation est prise en charge par ses parents.
De retour en France il suit des études secondaires au lycée de Tournon, puis devient enseignant.
Mobilisé pour la Première Guerre mondiale, il participe à la bataille de Verdun
Il écrit « Témoins » qui parait en 1930. Le livre suscite de vives réactions car il écrit l’histoire vue d’en bas.
Jean Norton Cru est le premier historien à promouvoir les témoignages. Il considère que l’expérience du soldat de base est importante pour l’écriture de l’histoire. Il développe l’idée que le soldat, qui vit jour après jour dans les tranchées, a conscience de ce qui se passe autour de lui et de ses conséquences.
Il se met ainsi à dos les historiens traditionnels.
Il meurt d’une hémorragie cérébrale à 69 ans, le 21 juin 1949.
Ses livres tombent dans l’oubli. Ce n’est qu’en 1967 qu’un autre livre « Du témoignage », est réédité, puis « Témoins » en 1993 et 2006.
Une salle communale porte son nom à Labatie d’Andaure.
Evènements – Activités
En juillet: Foire aux paniers organisée par la Ritournelle : marché du terroir, animations, démonstrations, et repas à midi..
– « Le Calabert »: abri pique-nique où sont aussi organisées des manifestations.
– Plan d’eau.
– Restaurant « Le Relais de Labatie»
Moulin de Malfragner, pêche à la truite.
Plusieurs artisans (maçons, tailleur de pierre, plombier…) sont installées sur la commune.
De nombreuses associations y sont présentes.
RAD
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