Le 4 mai 2019, de 14 h à 16 h30, Colycolam, collège-lycée expérimental et autogéré ouvre ses portes aux familles, adolescents, professionnels de l’éducation, élus, et toute personne curieuse ou intéressée par les questions éducatives.
Venez découvrir le fonctionnement de cette école hors norme.
Autogestion, outils d’intelligence collective, apprentissages autonomes, etc..
L’équipe pédagogique et les élèves seront là pour partager et répondre à vos questions sur le fonctionnement et le projet pédagogique.
Domaine de Basse Cour
Colycolam
07270 Le Crestet
Victor et Léa, stagiaires à Colycolam ce printemps, ont réalisé des interview des élèves et des MEPS (Membres de l’Equipe Pédagogique, les adultes de l’école) sur leur expérience à Colycolam.
Extraits retranscrits:
Pourquoi avez vous choisi de participer à Colycolam?
- Mirabelle (élève): à l’école classique, j’avais un bon niveau, ce n’était pas du tout le problème. C’est l’ambiance qui ne me convenait pas: j’étais sensible au fait qu’on soit pas sympa les uns avec les autres, je n’étais vraiment pas bien. En venant ici, c’était très concluant et je suis beaucoup plus épanouie. Les relations entre élèves sont beaucoup plus bienveillantes, l’ambiance est vraiment super, bon, la plupart du temps (rire).
- Sourya (élève): je m’ennuyais au collège traditionnel; Colycolam a ouvert et j’ai eu envie d’essayer; c’est ma deuxième année ici.
- Estelle (MEPS): j’ai constaté que beaucoup de jeunes ne sont pas bien au collège: 1 élève sur 8 quitte le système scolaire avant la 3ème, et nombreux sont ceux qui sont confrontés à l’ennui, la démotivation ou la colère. J’ai envie de contribuer à chercher une manière plus adaptée d’accompagner l’évolution de ces jeunes. Plutôt que de deviner à leur place ce qu’il leur faut, j’aime l’idée de les laisser s’impliquer directement dans leurs choix comme des personnes responsables.
- Sacha (élève): au collège je ne faisais plus rien; je voulais qu’on me laisse tranquille, qu’on me donne plus de liberté dans ce que je voulais faire; c’est pour ça que j’ai choisi Colycolam.-
- Yaëlle (élève): au collège traditionnel, j’avais beaucoup de stress, à cause de la foule, le fait qu’il faut que tout le monde soit pareil, et moi je n’arrivais pas à essayer d’être comme tout le monde.-
- Margot (élève): je ne savais pas trop quoi faire cette année; j’avais envie de faire du travail sur moi-même et j’ai pensé que c’était un bon cadre pour ça. –
- Tanguy (élève): le m’ennuyais terriblement, je passais mes cours à dessiner, et il y avait beaucoup de pression par les profs; je devais passer plein de temps le weekend à faire des devoirs
Qu’est ce que tu aimes à Colycolam?
- Mirabelle (élève): ça me plait beaucoup d’être à Colycolam; j’aime l’esprit où on nous pousse à être autonome, à se débrouiller avec ses ressources; si jamais t’as pas ce qu’il faut, c’est à toi d’aller le chercher. On ne nous mâche pas le travail avec un petit projet tout cuit; ce sont nous les élèves qui devons aller au bout de nos projets. C’est nous qui choisissons, et c’est beaucoup plus enrichissant que juste faire ce qu’on nous demande. Rien que de se poser la question « qu’est ce que j’ai envie de faire? », ça apprend déjà beaucoup; apprendre à se positionner sur ce que j’aime faire, ce que je dois faire, ce qu’on me force à faire et pourquoi je me force à le faire… je trouve ça hyper intéressant.
- Yaëlle (élève): on se connait tous, et on reste dans un respect qui me plait beaucoup.
- Sourya (élève): j’aime pouvoir décider ce que je fais de mon temps
- Tanguy (élève): j’aime le principe de choisir des projets et de les mener jusqu’au bout.
Qu’est ce que tu n’aimes pas à Colycolam?
- Mirabelle (élève): Il y a aussi des choses qui me mettent dans l’inconfort; par exemple on n’est pas tous dans la même direction au même moment: j’ai beaucoup de mal à me motiver à faire quelque chose s’il y a un groupe qui a juste l’air de bien s’amuser. De temps en temps c’est difficile de suivre le cap qu’on s’est posé.
- Yaëlle (élève): les tâches de ménage! Personne n’a envie de les faire alors on passe beaucoup de temps à s’organiser.
Selon toi, qu’est ce qui caractérise Colycolam?
- Mirabelle (élève): c’est une école où on fait nos choix: on choisit ce qu’on veut faire, quand et comment on veut le faire
- David (MEPs): on travaille ici des choses fondamentales qui ont peu de place habituellement dans la vie des adolescents: par exemple identifier et communiquer ce qui nous empêche de nous sentir heureux, fier, accompli, qui nous sommes, nos sentiments, nos valeurs, notre interaction avec les autres et aussi la manière de faire face à l’énorme concept de liberté.
- Kerian (élève): dans les collèges traditionnels, on est assis derrière des bureaux. Ici on est surtout debout, on peut aller dehors quand on veut, bouger,…
- Estelle (MEPS): il y a des obligations que l’on s’est fixées nous mêmes: chacun doit faire sa tâche de ménage en fin de journée, participer à la réunion du matin, retirer ses chaussures, parler à voix basse dans la grande salle pendant les ateliers, attendre son tour pour prendre la parole en réunion, etc… D’autres choses ne font pas partie de nos obligations car personne n’a ressenti le besoin que ce le soit; c’est en particulier le cas de toutes les activités d’apprentissage qui ont lieu sans être obligatoires: cuisine, maths, français, langues, danse, maquettes, photo, dessin, musique, nature, histoire, yoga, mime, …. Le Conseil d’Ecole qui a lieu chaque mardi permet à tous, adultes et jeunes à égalité de pouvoir, de prendre les décisions concernant le fonctionnement de l’école.
Comment décrirais tu la relation entre les jeunes et les adultes à Colycolam?
- Sacha (élève): il y a une différence générationnelle, mais il n’y a pas de hiérarchie prof/élève, on est un peu pareils; c’est comme si les MEPS étaient d’autres élèves à coté de nous, mais qui sont là pour la responsabilité.
- Yaëlle (élève): ce sont un peu comme des amis; en fait des animateurs plutôt que des profs.
- Estelle (MEPS): les adultes ici sont les gardiens du cadre; le cadre de sécurité physique et émotionnelle de chacun, et le cadre pédagogique. Par exemple: – maintenir l’égalité de pouvoir décisionnel entre les adultes et jeunes. – Cultiver un esprit de non jugement des choix individuels. – établir la liberté dans les activités que chacun choisi de mener, accompagner l’évolution de chaque jeune dans son rapport avec cette liberté de choix.,…….. Pour vérifier que mon positionnement est en adéquation avec mes valeurs, et le projet pédagogique de Colycolam, je me pose la question à chaque situation: « comment est ce que je régirais si j’avais affaire à un adulte? « ; c’est passionnant!
- Margot (élève): les MEPS sont là pour nous aider à grandir, nous aider à trouver notre motivation et ce qu’on a à l’intérieur, et à se connaître
- Mirabelle (élève): bien sûr les MEPS sont des adultes et il y a un écart, mais on est beaucoup plus « à égalité »; du coup c’est beaucoup plus simple d’avoir une discussions avec quelqu’un si tu sais qu’il va respecter ce que tu penses plutôt que d’avoir quelqu’un qui va te dire « non c’est pas comme ça, j’ai raison de toute façon, c’est pas toi le prof ». On peut avoir de vraies discussions intéressantes, c’est pas juste quelqu’un qui nous donne un cours. On peut parler librement et c’est chouette. Je trouve cet aspect vraiment super.
Que ferais tu si tu étais directrice de Colycolam?
Sourya (élève): je ne pense pas que je ferais grand chose de plus … en temps qu’élève on peut faire à peu près pareil que les MEPS……… je n’ai pas besoin d’être directrice pour mettre en place ce que je veux !
Colycolam
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