Après la forte augmentation en 2018 de l’essence et du gasoil (+14,8%), du gaz (+12%) et du fioul (+22,3%), au 1er juin 2019, le prix de l’électricité augmente de 5,9%.
Cette nouvelle hausse n’est pas une nouveauté mais soulève des questions sur ses causes et sa légitimité. Pourquoi l’électricité augmente-t-elle à nouveau ?
Rappelons que le mouvement des Gilets Jaunes avait fait annuler la taxe carbone sur les carburants en 2018 et reporter l’augmentation du prix de l’électricité pour le courant de l’année 2019.
Cette hausse qui devrait se traduire concrètement par une augmentation de 85€ en moyenne pour les foyers ayant souscrit chez EDF s’expliquerait, selon François de Rugy par « l’augmentation des coûts de production d’EDF ».
Certains y voient une énième faveur accordée à EDF alors que sa gestion est pointée du doigt par la Cour des comptes, l’Autorité de la concurrence et l’ancienne ministre de l’Energie.
Les raisons de la hausse selon la Commission de Régulation de l’Énergie (CRE)
- Hausse du prix de l’énergie sur le marché de gros, elle sera compensée par une hausse de +4,6%.
- Les prix moyens des garanties de capacité (garantie d’approvisionnement de la France toute l’année qui entraine vente et achat de Kwh entre producteurs fournisseurs d’électricité), fixés par enchères, ont doublés et seront compensés par une hausse de +1,3%.
Pour l’Autorité de la Concurrence, la hausse des tarifs du marché de gros avancée par la CRE pour justifier les coûts de production d’EDF et par effet de cascade de ses tarifs, n’est pas valable voire erronée et conduirait à une sur-rémunération d’EDF qui verrait sa marge augmentée au détriment des consommateurs, tout comme pour d’autres fournisseurs alternatifs qui ne seraient pas en reste…
Cette hausse a aussi pour but de permettre de maintenir l’attractivité des fournisseurs alternatifs face à EDF. « Cela sert à sauver les petits opérateurs privés au détriment des consommateurs », observe François Carlier, délégué général de CLCV, l’association de défense des consommateurs.
EDF vend un quart de sa production d’énergie à la vingtaine d’opérateurs concurrents.
Cette part ne suffit plus à satisfaire tous leurs nouveaux clients. Ils doivent donc se fournir sur le marché européen où les prix sont plus élevés, ce qui met en danger leur modèle économique.
La CRE a donc répercuté la hausse de la demande en électricité sur le prix payé par les consommateurs.
Plusieurs solutions existent pour ne pas augmenter la facture
- réduire les taxes et contributions qui pèsent pour près de 36% sur la facture d’électricité finale.
4 taxes et contributions sur la facture:
– la TVA, une à taux réduit (5.5%) sur la part de l’abonnement et une autre à taux plein (20%) sur les consommations.
– la CSPE (Contribution au Service Public de l’Electricité) fixée à 22,5 €/MWh, permet le financement des tarifs de rachat élevés des énergies renouvelables, les missions du service publics tels que le médiateur de l’énergie.
– la CTA (Contribution Tarifaire d’Acheminement) servant au financement des retraites du personnel des industries électriques et gazières, principalement le personnel d’EDF et d’Engie.
– les TCFE (Taxes sur la Consommation Finale d’Electricité) sont des taxes locales payées par la plupart des particuliers dont la puissance de compteur est inférieure à 250 kVA. Ces taxes locales sont fixées par chaque commune et département de manière indépendante.
- revoir le mode de calcul du tarif réglementé de vente de l’électricité.
Evolution des tarifs de l’électricité depuis 10 ans
Le prix de l’électricité a augmenté en France de plus de 30% depuis 2007, et ce, sans compter la forte augmentation des taxes.
Son prix comparé aux autres énergies disponibles sur le poste de chauffage représente le coût le plus cher pour le consommateur.
La transition énergétique voulue par le Gouvernement avec une production d’énergies renouvelables d’environ 30% en 2030 pourrait inverser la donne… Encore faut-il se donner les moyens de le faire, les énergies renouvelables peinent à atteindre les 15% en 2019.
Y a-t-il une chance que le tarif réglementé – tarif bleu EDF – baisse un jour prochain ?
Les indicateurs sont assez négatifs, puisque toutes les prévisions laissent à penser que le prix du kWh électrique va s’envoler dans les prochaines années.
l’UFE (Union Française de l’Electricité prévoit même une augmentation de +50% d’ici 2030.
Des questions se posent :
- Y a-t-il un intérêt à conserver le tarif réglementé qui ne semble plus si avantageux ?
- Comment le Gouvernement va-t-il continuer à proposer une électricité à un tarif préservant le pouvoir d’achat, tout en veillant à financer et atteindre les objectifs de la transition énergétique ?
- Peut-on avoir un mix énergétique avec une part nucléaire amoindrie, sans avoir recours aux énergies fossiles et faire exploser les émissions de gaz à effets de serre ?
- Le nucléaire, qui voit son coût augmenter partout dans le monde, est-il encore une énergie d’avenir ?
- L’investissement public ne doit-il pas davantage être porté vers la rénovation énergétique et les économies d’énergie ?
- Comment s’assurer que les sources de renouvelables soient aussi financées par des acteurs privés ?
Pour 26 millions de consommateurs cette nouvelle évolution est une pilule difficile à avaler dans un climat social instable depuis fin 2018 et les promesses du gouvernement de maintenir voire augmenter le pouvoir d’achat des français.
l’Association nationale de défense des consommateurs et usagers et l’UFC ont annoncé leur intention de saisir le Conseil d’Etat pour faire annuler cette augmentation.
Augmentation programmée après l’élection européenne … Tiens , tiens !
Après les carburants dont les prix sont à nouveau proches de ceux de fin 2018, l’électricité va-t-elle être un nouveau sujet de grogne ,?
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RAD
Passés la fête et les flonflons c’est le temps des ronflons. Les quelques mois gagnés par les GJ. se rattrapent à grandes enjambées avec un seul mot d’ordre : taxes taxes taxes……à chaqu’un d’y trouver les siennes. J’avais fais un rêve à l’arrivée de notre président homme instruit,cultivé voir érudit et pensé que les quatre, cinq, six…..millions de gens , chiffres INSEE, classés sous le seuil de pauvreté, plus pauvre que pauvre aurait dit quelqu’un, eh bien qu’il allait s’en occuper. Quel chalenge pour un homme politique ! il serait alors entré dans les livres. Eh bien non il s’est trompé de coté, pas un mot pour ces peuplades dans notre pays, il n’y a pas d’argent, alors on prend 1€ à droite pour le mettre à gauche et on ajoute taxes sur taxes. Pas de travail non plus, mais il faut laisser les investisseurs investir par tous les moyens. Dans mon rêve de plus en plus difficile, je découvre que les actionnaires du CAC 40 ont perçu en France 260 milliards de dividendes cette année et dans le monde 1300 milliards presque la moitié du budget de la France . Bravo en voilà de l’argent pour résoudre nos problème de faim , d’éducation, de culture, d’environnement…..Que néni ! il faut investir ! Mais ceux qui ont crée ces richesse alors ? ils en ont droit à une partie ? Ce n’est pas notre problème, nous, il faut investir et avec un peu plus de taxes, de suppression de postes fonctionnaires, de services publics et autres, nous pourrions atteindre 300 milliards d’€ l’année prochaine. Alors ce sera bon l’année prochaine ?. Que néni il faudra encore investir, mais pour faire quoi ? pour investir évidement !!! Je me suis alors réveillé pour constater qu’une occasion s’était encore perdue avec la mort des GJ. Comme prévu et craint, ils ont été abandonné dans la rue, discrédités et démolis par le monde politique, comme prévu aussi, se sont grillés aux lumières de la scène politique qui n’est pas leur monde, et ensuite par une population très moutonnière qui avec un peu plus de courage et de présence aurait pu changer les choses.Payons donc les taxes puisque même les rêves ne sont plus possibles.
bien d’accord avec toi! on savait bien que ça finirait comme ça!
population moutonnière à tout les niveaux!
Grosse augmentation prévue depuis le début de l’année mais repoussée au lendemain du résultat des élections européennes, aucun politicien candidat n’en a parlé pendant la piètre campagne électorale résumée à Macron – Le Pen avec la bénédiction des médias et instituts de sondage… où sont les autres: à s’entre déchirer ?
Et pourtant, l’écologie , cette fois, on en a fait des phrases et des ronds de jambes mais sans volonté et décisions concrètes pour agir
Nouvelle augmentation de l’électricité prévue en août, comme par hasard en pleine période de vacances…
Les gilets jaunes n’auraient-ils jamais existé ???