La tenue des marchés de Lamastre suspendus depuis le 24 mars 2020 en raison de la crise sanitaire, a trouvé un épilogue : le Préfet de l’Ardèche a accordé ce mercredi 15 avril 2020, par voie d’arrêté, une dérogation qui autorise leur réouverture à partir du 18 avril.
Il est précisé sur ce document, accessible sur Internet :
- Que ces marchés correspondent bien à un besoin d’approvisionnement de la population.
- Que leur ouverture peut être maintenue pendant la période de confinement sous réserve de la mise en place d’une organisation et de contrôles de nature à garantir le respect des mesures d’hygiène et de distanciation sociale. Cette organisation et ces contrôles incombent à la municipalité.
- Qu’ils ne doivent pas rassembler plus de 100 personnes.
Compte tenu de ces impératifs, à partir du 18 avril et jusqu’à la fin de la période de confinement, ces marchés se dérouleront sur la place Pradon, dans un espace clos fermé par des barrières. Le cheminement et le flux des piétons seront organisés et contrôlés. Seuls les commerçants alimentaires non sédentaires seront acceptés, en nombre réduit.
Ils devront s’inscrire auparavant en mairie.
Nous nous réjouissons de cette prise de décision du Préfet mais sur quels critères les places seront-elles attribuées par la mairie ?
Les marchés sont importants pour l’économie locale. Les Lamastrois vont pouvoir à nouveau s’approvisionner en produits locaux, à l’instar des 55 autres communes d’Ardèche dont les municipalités avaient entrepris les démarches nécessaires auprès du préfet dès le lendemain du 24 mars et ont obtenu depuis longtemps une dérogation.
Il n’en demeure pas moins qu’à Lamastre, un mois a été perdu et que des réserves peuvent être formulées sur l’existence de la première demande de dérogation que notre édile, affirmait avoir déposée avant le 1er avril et qui aurait été refusée par le préfet. A ce propos, nous vous invitons à vous reporter à nos 2 articles précédents sur le sujet.
- Le 1er avril dernier, dans l’édition informatique du Dauphiné Libéré, le maire assurait à l’adresse de Philippe RANC, élu « …avoir présenté une demande de dérogation auprès du préfet mais que celui-ci aurait rejeté sa demande ».
- Le 7 avril, Philippe RANC demandait à la Préfecture de lui préciser les raisons de ce refus. Il lui était répondu :
« envoyé : 7 avril 2020 à 16:55
de : PREF07 covid19-crise
à : Philippe Ranc
cc : …………..
objet : Dérogation marché
Monsieur, comme suite à notre communication téléphonique, … nous n’avons pas enregistré de demande de dérogation de la part de la municipalité de Lamastre pour la tenue de son marché alimentaire. Cordialement,
- Le 11 avril, suite à l’exposé de ces faits dans nos colonnes, la mairie réagissait sur son site en reproduisant le message suivant :
-
Sujet : Re: Demande de dérogation – Marchés de Lamastre Date : Sat, 11 Apr 2020 11:55:12 +0200 De : PREF07 covid19-crise Pour : Mairie de Lamastre Copie à : …………..
Bonjour, compte tenu de la recrudescence des demandes et dans l’optique de répondre au maximum de sollicitations, il est possible qu’une réponse rapide ait été adressée à un administré de votre commune (qui ne s’est en aucun cas présenté comme un élu). Il s’agit manifestement d’une erreur étant donné que votre courriel confirme qu’il y avait eu une demande de votre commune qui avait fait l’objet d’une réponse négative de nos services. Dans l’attente de votre nouvelle demande de dérogation. Bien cordialement.
- Le 14 avril, sollicitée à nouveau par Philippe RANC, la préfecture lui apprenait que le maire avait demandé une dérogation ce même14 avril et que la réponse arriverait dans la semaine.
Tout ça n’est pas très clair n’est-ce pas ?
– Qu’un tiers qui n’aurait pas fait connaitre sa qualité d’élu obtienne une réponse « rapide » de la Préfecture sur un sujet aussi sensible parait assez extravagant…
– Si première demande il y a eu, pourquoi n’a-t-on jamais eu les raisons du refus ? Est-ce parce que le maire ne voulait pas prendre la responsabilité d’organiser lui-même, comme le lui impose la loi, les conditions sanitaires des marchés et en charger les forains et producteurs alors que cette même loi précise bien qu’ils ne doivent que « sécuriser » leurs stands ? Si tel est le cas, alors il ne faut pas être étonné que la supposée demande ait été rejetée par le préfet.
On notera que la dérogation départementale ne fait pas référence à une quelconque première demande et indique comme date le 14 avril ….
Le site Internet de la mairie rapportait hier, 15 avril, la dérogation obtenue du préfet. On peut aussi y lire ceci :
Le maire Jean-Paul Vallon s’était engagé à les suspendre jusqu’au 15 avril, date prévisionnelle de fin du confinement. Il s’était aussi engagé à réétudier la possibilité d’une nouvelle demande de dérogation à partir de cette date et lorsqu’il estimerait que les conditions sanitaires le permettraient. En effet, le nombre d’hospitalisations et de personnes en réanimation dans la Région Auvergne-Rhône-Alpes sont en baisse depuis quelques jours, selon le bilan quotidien de l’ARS.
Depuis plusieurs jours, la commune de Lamastre travaille en étroite collaboration avec un collectif de producteurs, engagé dans une démarche constructive…
Ces écrits témoignent manifestement qu’aucune demande de dérogation n’a été formulée avant le 1er avril. S’il y avait engagement à suspendre les marchés jusqu’au 15 avril, c’est qu’il n’y a pas eu de demande de dérogation avant le 1er avril comme prétendu et s’il n’y a pas eu cette première demande alors il ne peut pas être fait état d’une « nouvelle » demande.
Enfin, contrairement à ce qui est écrit dans ce communiqué officiel, les producteurs n’ont pas été associés à la démarche, ce n’est qu’après plusieurs demandes de leur part qu’une délégation a été reçue en mairie seulement le 14 avril alors que la demande de dérogation avait été déposée le même jour !
Notons que la préfecture a aussitôt répondu favorablement, ce qui démontre bien que quand on veut obtenir un dérogation, on l’obtient très rapidement !!!
Parions que les éditions prochaines des journaux locaux sauront faire l’apologie de l’action du maire, sauveur des marchés de Lamastre alors qu’un mois a été perdu en tergiversations et déclarations contradictoires, le tout sans concertation avec les premiers intéressés.
N’est-ce pas plutôt la pression populaire et médiatique qui a obligé le maire à « se bouger » ? Un peu à l’identique de ce qui s’est passé pour l’école de musique où notre édile avait entrepris un rétropédalage spectaculaire suite à la bronca suscitée par la réaction populaire.
RAD / Philippe RANC
Entre tout interdire et tout permettre, il y a la voie du juste milieu ; il est reconnu que c’est la plus difficile à trouver. Eh bien voilà, vous avez su la provoquer, BRAVO ! Et même si ce fût un peu laborieux,on l’aura tous compris, c’est le résultat qui compte.
Bonne reprise de notre marché du terroir (et du mardi), avec très vite une diversité de produits tous aussi alléchants les uns que les autres !
Un grand bravo à tous les paysans qui se sont démené pour obtenir cette réouverture!
Epilogue, pardon mais non, car je viens de constater que le marché du terroir était bien de retour mais avec une poignée de producteurs absents !
J’ai mené ma petite enquête et il semblerait que ces producteurs absents aient dû se positionner autrement car un couple de producteurs originaire de Vernoux aurait été refoulé lors de cette reprise du marché, alors que leur stand est présent depuis des années sur le terroir de Lamastre. C’est cet étal où l’on peut trouver un choix de bon pain confectionné avec leurs propres farines.
C’est la raison pour laquelle les producteurs absents, par solidarité avec ce couple de jeunes producteurs, n’ont pas souhaité faire la ré-ouverture ce matin et continuent d’assurer le drive de Nozières, pour le moment.
Votre enquête est FAUSSE, vu que les vendeurs de pains de Chateauneuf de Vernoux sont présents ce matin sur le marché (j’en ai acheté deux). C’est dommage de raconter n’importe quoi comme ça.
Tout d’abord, merci pour l’info cher monsieur bouliste2020 ; oui je reconnais bien volontiers qu’il m’a manqué certainement des éléments concernant ce dénouement tout récent. Et tant mieux s’ils ont été réintégrés finalement dans le marché du terroir de Lamastre. Et si je peux me permettre, il a dû vous échapper une partie de la petite histoire. Mais l’essentiel, c’est le résultat et je suis ravie pour ce jeune couple méritant.