Grippe espagnole et Covid 19 – 100 ans d’écart mais troublantes similitudes !

 

Le 12 mai 2020, nous écrivions les lignes ci-dessous, aujourd’hui fin septembre, plus de 4 mois après, la pandémie est toujours présente. À part la mise en place de tests et la confusion médiatique, qu’est-ce qui a vraiment changé en ces 4 mois ?

A un siècle d’intervalle, les réactions à l’épidémie de grippe espagnole et à celle du coronavirus ont beaucoup de points communs: pénurie de masques, fermeture d’écoles, foi en des traitements miracles, complotisme…

 

Face à la pandémie, en 1918 se posait déjà la question de savoir si la quinine était efficace.

Les médecins d’alors ignoraient ce qui pouvait provoquer une telle catastrophe. Les virus n’avaient pas encore pu être observés au microscope électronique, inventé dans les années 1930.

 

Cette autre époque résonne étrangement avec la nôtre en pleine épidémie de Covid-19.

 

Au printemps 1918, un médecin américain avait signalé l’apparition d’une maladie foudroyante mais les autorités ne l’ont pas écouté, tout comme ce médecin chinois, fin 2019, qui a même été sanctionné  pour avoir voulu alerter sur l’émergence d’une épidémie.

Tous les deux ont été emportés par le mal qu’ils ont voulu combattre.

 

 

De tout temps, avec ou sans internet les « fake news » (fausses informations) circulent à toute allure.

 

 

Aujourd’hui, certains suspectent un laboratoire chinois d’avoir répandu le virus pendant que les chinois avancent que la fermeture d’un centre américain de recherche médicale militaire en serait à l’origine.

Sont aussi accusés Bill Gates et la 5G, la nouvelle génération de téléphonie mobile.

 

En 1918, c’était l’Allemagne qui était soupçonnée. Ses sous-marins, les fameux U-boot, seraient venus infecter des ports américains.

Le régime allemand aurait demandé au laboratoire Bayer de truffer de microbes  ses comprimés d’aspirine , aurait glissé des germes dans des boîtes de conserve vendues en Espagne.

 

Traitements

 

De tout temps, on veut croire en des traitements miracles pour soigner une maladie qui n’a encore ni médicament ni vaccin.

 

 

 

En 1918, le service de santé de l’armée américaine indiquait que « l’air frais et les rayons de soleil tuent le germe en quelques minutes ».

En 2020, le président des Etats Unis explique « si vous allez dehors au soleil, […], cela a un effet sur les virus » et demande à ses services de vérifier s’ils peuvent « employer la lumière et la chaleur pour soigner ».

 

Même espoir côté médicaments.

En octobre 1918, le quotidien « Le Journal » donne les conseils suivants : «Evitez les rassemblements, prenez des grogs au rhum, précautionnez-vous de quinine. »

La Mairie de Paris récupère 500 hectolitres de rhum pour approvisionner les pharmacies.

« Le Concours médical »affirme que « la quinine est prescrite couramment. M. Dubois préfère le quinquina ».

 

 

 

 

En  1918 « Prenez de l’Aspirine ».

En 2020, « Prenez du Paracétamol ».

 

 

 

Et le professeur Raoult prescrit la chloroquine, substitut synthétique de la quinine, tandis qu’un médecin de Melun propose à ses  patients du Schweppes à base de quinquina.

 

Masques

 

 

Les masques s’imposent aussi comme une précaution nécessaire. En 1928 comme en 2020, l’Académie de médecine prône le port du masque mais les autorités ne l’imposent pas.

 

 

 

Face à leur pénurie, les mêmes solutions sont employées à cent ans d’écart : production maison et reconversion d’usines (en 1918, une fabrique américaine de masques à gaz pour la guerre bascule sur les masques sanitaires).

 

Déplacements

 

Lors des deux épidémies, l’accélération des transports au cours des décennies précédentes a été mise en cause.

Hier comme de nos jours, les pouvoirs publics ont interdit les rassemblements publics, fermé les écoles et les restaurants, interdit les services religieux, les divertissements publics, limité l’affluence dans les commerces.

En 1918, aux Etats Unis, il n’y a pas eu de grand confinement et l’économie a été peu affectée par les mesures sanitaires. C’est l’inverse en 2020.

 

Les hôpitaux

Il y a 100 ans, ils étaient, comme aujourd’hui, saturés.

 

La grippe espagnole a été appelée de la sorte parce qu’en 1918 la presse française, corsetée par la censure, parlait de l’épidémie de l’autre côté des Pyrénées plutôt que de celle qui sévissait  dans l’hexagone. Encore une similitude avec le Covid qui au début de l’épidémie était annoncé comme une simple grippette… ?

 

La grippe espagnole qui a sévi entre avril 1918 et le printemps 1919 a fait de 20 à 50 millions de morts et peut-être jusqu’à 100 millions selon certaines réévaluations récentes, soit 2,5 à 5 % de la population mondiale.

 

La grippe de 1957, elle aussi apparue en Chine, aurait causé entre 1 et 4 millions de morts.

 

La grippe de Hongkong , apparue en Asie centrale ou en Chine encore une fois…, a  touché la planète entière de l’été 1968 au printemps 1970. Elle aurait causé la mort d’environ 1 million de personnes.

 

Le bilan du Covid 19 s’élève pour l’instant à 283 000 morts dans le monde.

 

A part des médias et notamment des chaines d’infos qui traitent le sujet en boucle, en cent ans, pas grand chose de nouveau face à une pandémie !

 

Reste à espérer que le déconfinement n’entrainera pas une nouvelle vague de contaminations. En 1918, la deuxième vague fut la plus meurtrière.

 

Aujourd’hui, selon les autorités, le Covid 19 aurait fait près d’un million de morts dans le monde dont plus de 31 000 en France.

L’Ardèche compte 120 décès à l’hôpital au 27 septembre 2020, selon « Coronavirus statistiques » . Le nombre de décès dans les maisons de retraite n’est pas connu avec précision: 129 étaient déjà enregistrés mi-mai dans les statistiques de Santé Publique France.

Qu’en sera-t il en Octobre et par la suite ?

 

RAD – 12/05/20 et 28/09/20

 

2 commentaires sur Grippe espagnole et Covid 19 – 100 ans d’écart mais troublantes similitudes !

  1. Bonjour,
    Il y a une source d’information qui a été indispensable pour moi dans ces temps troubles où tant de fausses informations ont pu circuler, c’est une page Wikipédia très complète sur la Désinformation sur la pandémie de Covid-19. Je dirais même que cela a été salutaire pour moi, par contre l’admissibilité de cette page est actuellement débattue et c’est un cas d’école pour Wikipédia. La décision de garder cette page sera tranchée le 16 Mai, j’espère bien qu’elle restera et continuera sa mise à jour très pertinente.

  2. Madame de Sévigné s’invite chez nous.
    Autre témoignage un peu plus dans le temps ou Mm. de Sévigné écrit ceci à sa fille Mm. de Grignan.
    Jeudi le 30éme d’avril de 1687:
    Surtout ma chère enfant ne venez point à Paris !
    Plus personne ne sort de peur de voir ce fléau s’abattre sur nous, il se propage comme le feu de bois sec. Le Roi et Mazarin nous confinent tous dans nos appartements.
    Monsieur Vatel qui reçoit ses charges de marée pourvoie à nos repas qu’il nous fait livrer. Cela m’attriste , je me réjouissais d’aller assister aux prochaines représentations d’une comédie de Mr. Corneille  » le Menteur  » dont on dit le plus grand bien.
    Heureusement je vois discrètement ma chère amie Mm. de Lafayette . Nous nous régalons avec les fables de La Fontaine dont celle très à propos  » Les animaux malades de la peste « . Ils ne moururent pas tous mais tous étaient frappés.
    Je vous envoie deux drôles de masques , c’est la grand mode. Tour le monde en porte à Versailles. C’est un joli air de propreté et empêche de contaminer.
    Extraordinaire témoignage de cette épidémie de grippe, ou nous retrouvons le roi et son ministre, le confinement et les masques, le système de drive à domicile et cité en annexe le menteur intégré depuis lors dans le système de nos gouvernants.
    Quelle remarquable évolution !

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