Décidément, la vie n’est pas un long fleuve tranquille à Lamastre…
Le 27 aout dernier, la place Pradon a été le théâtre d’un incident qui a opposé le garde champêtre municipal, le maire et un vacancier.
Le Dauphiné Libéré s’en est fait l’écho dans ses colonnes du 30 août.
Sous l’emprise de l’alcool, ce vacancier menaçait les véhicules et les passants.
Arrivé sur les lieux, le garde champêtre aurait été pris à parti et menacé à l’aide d’une bouteille, ainsi que le maire qui l’accompagnait.
A ce propos, le journal n’est pas très précis, car on ne sait si le maire accompagnait le garde ou l’individu lui-même. Nous citons : « Fortement alcoolisé, l’individu aurait agressé l’agent en voulant lui casser une bouteille sur la tête. Le maire, Jean Paul Vallon, qui l’accompagnait, a également été injurié et menacé avec le même objet ».
Un peu plus de rigueur dans la construction de vos phrases, mesdames, messieurs les journalistes !
Heureusement, force est revenue à nos représentants de l’ordre qui, appelés à la rescousse, sont parvenus à maitriser le forcené… Il devra répondre de ses actes devant la justice puisque le maire et le garde champêtre, qui n’ont pas été blessés, ont porté plainte contre lui.
Nous condamnons les actes de violence, quels qu’en soient les protagonistes et quelles qu’en soient les circonstances. Mais, pour être francs, et parce qu’il n’y a pas eu de blessés, la médiatisation de l’évènement quelques jours après et sur une radio de grande écoute nous interpelle bien plus que ce qui semble être finalement une altercation sérieuse après boire non préméditée et provoqué par un individu incapable de maitriser ses paroles et ses actes.
A ce propos, on pourra aussi noter que le maire possède des pouvoirs de police judiciaire mais que ces pouvoirs ne l’autorisent pas à appréhender manu militari les individus récalcitrants, contrairement aux gendarmes et policiers.
Qu’allait-il donc faire dans cette galère ?
Cet évènement intervient dans un contexte particulier, qui est celui de la surmédiatisation des maires agressés physiquement. M. VALLON étant manifestement en campagne pour les cantonales proches, l’occasion lui était belle de faire état de ses déboires psychologiques sur les ondes.
Il a notamment affirmé à l’antenne de Radio France Bleu que la justice ne ferait pas son travail et ne protègerait pas assez les maires et, par extension sans doute, les élus.
Appel au demeurant assez fort de café puisque émanant d’une personne elle-même déjà condamnée plusieurs fois par la justice.
Lire ou relire à ce sujet Lamastre – le maire condamné à 5000 euros d’amende pour dénonciation calomnieuse
Et bien nous sommes tout à fait d’accord avec lui et en voici la preuve de la nécessité par l’exemple.
- François FILLON, ancien 1er ministre : 5 ans de prison requis dont 2 ans fermes. Pas cher payé finalement pour avoir détourné plus d’un million d’euros d’argent public. Appel de la décision en cours.
- Édouard BALLADUR, procès au long cours pour les commissions occultes perçues sur des contrats d’armement signés en 1994 avec l’Arabie Saoudite et le Pakistan qui auraient servi à financer sa campagne présidentielle. 26 ans déjà, putain !
- Nicolas SARKOZY, ancien Président de la République, cité dans 10 affaires qui vont du financement illégal de sa campagne électorale de 2012, à celle de ses accointances financières avec le régime lybien, en passant par les largesses de feue Mme Bettencourt, les ventes d’armes au Pakistan ou son implication dans l’affaire Tapie. Inamovible et toujours aussi arrogant.
- Patrick BALKANY, ancien maire de Levallois Perret, condamné à 5 ans de prison pour blanchiment de fraude fiscale et prise illégale d’intérêts et qui a été libéré pour raison de santé au bout de 5 mois ce qui ne l’empêche pas de danser et d’avoir la main balladeuse à l’occasion. Ses électeurs le regretteraient. Imbécilité quand tu nous tiens !
- Jérôme CAHUZAC, condamné pour fraude fiscale à 2 ans de prison ferme transformés en libération sous surveillance électronique. Idem pour Léon Bertrand, ancien secrétaire d’État sous le gouvernement Chirac, condamné à 3 ans de prison pour complicité d’abus de biens sociaux.
- Claude GUÉANT, condamné à 1 an de prison ferme pour détournement de fonds publics et de recel lié à ce délit. De 2002 à 2004, alors directeur de cabinet de Nicolas Sarkozy, il s’est versé, excusez du peu, chaque mois, 5 000 euros en plus de son salaire de 10 000 euros. Ah, l’ivresse de l’argent facile quand on est près des cordons de la bourse !
- Bernard TAPIE, ancien ministre de la ville sous François MITTERAND, condamné à 2 ans d’emprisonnement en 1995 dans l’affaire du match truqué » OM-Valenciennes » pour « complicité de corruption et subornation de témoins », libéré après 165 jours de prison. Recondamné entre 1997 et 2005 à 2 autres peines de prison ferme pour fraude fiscale. Nouveau procès prévu en octobre 2020, si la faucheuse ne l’emporte pas avant.
- Et notre bon Jacques CHIRAC, paix à son âme, condamné pour l’affaire des emplois fictifs de la ville de Paris mais laissé en liberté. Abracadabrantesque, n’est-il pas ?
On pourrait rajouter à cette illustre compagnie, Charles PASQUA, Gérard LONGUET, Dominique de VILLEPIN, Éric WOERTH, Henri EMMANUELLI, Alain JUPPÉ, toujours droit dans ses bottes, François BAYROU le phénix qui renait de ses cendres….
Bien plus prégnants, parce que plus proches, que dire de tous ces élus de moindre envergure un brin réac qui utilisent trop souvent les pouvoirs qui leurs ont été confiés pour maintenir leur pays dans une sorte de féodalité ou de monarchie absolue, empoisonner au quotidien la vie de leurs concitoyens, qui adoubent d’une bise et désavouent d’un simple regard froid, qui distillent la peur, les intimidations permanentes, entretiennent la division, fomentent magouilles et cabales dans le seul but de se maintenir à tout prix au pouvoir y compris au détriment de l’avenir de leur circonscription ?
Alors oui, nous souhaitons, comme Jean Paul VALLON que la justice s’occupe davantage de TOUS ces fâcheux, heureusement minoritaires, qui méritent bien plus que de simplement figurer en bonne place sur le « mur des cons ».
PS : Depuis le début du mouvement, un millier de « gilets jaunes » ont été condamnés à de la prison ferme, de quelques mois jusqu’à 3 ans.
« Selon que vous serez puissant ou misérable, les jugements de Cour vous rendront blanc ou noir » (Jean de LA FONTAINE, les animaux malades de la peste, 1678).
RAD
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