Coup de sang
« S’estimant sans doute pas suffisamment accablé par les catastrophes naturelles qui s’abattent sur lui, l’Homme se débrouille comme il peut pour aggraver lui-même les choses. C’est un don qu’il a : ne pas manquer une occasion de faire du mal, pas forcément à son pire ennemi. Un parfait inconnu qui passe peut très bien faire l’affaire pour assouvir son besoin inextinguible de pourrir un peu la vie des autres. Jamais à court d’idées barbares il est capable, par exemple, d’organiser de bien tristes ouvrages diaboliques qui laissent pantois et furieux.
Ainsi ce fil de fer tendu pour barrer le passage d’un chemin au cœur d’un sous-bois, à deux pas de Lamastre, au bas d’une descente et alors que la configuration des lieux invite naturellement à aller tout droit et donc à emprunter le chemin interdit. Un bien solide fil de fer barbelé placé là comme un piège, sans aucune signalisation, sans le moindre indice, quasiment invisible, véritable coupe gorge. A plus d’un mètre de hauteur : impossible de passer par-dessus, compliqué de passer par-dessous : vraiment bien pensé le truc mais hyper dangereux.
Comment peut-on ne pas imaginer qu’un enfant ou toute autre personne (vététiste, coureur à pied …) risque de se déchiqueter le cou sur cette guirlande de pointes acérées ? Comment ne pas prendre la précaution de faire le minimum pour éviter le pire ? (Un bout de ficelle de couleur, un morceau de bois au sol…). Qu’on veuille empêcher le passage est compréhensible mais qu’on se soucie si peu du malheur qu’on risque de provoquer, voilà ce qui nous met « en boule ».
Plus que la dangerosité de ce fil de fer, c’est l’état d’esprit de ceux qui l’ont posé qui interroge. On se demande quelle somme d’agressivité et d’exaspération il faut avoir pour installer de pareilles barrières. En revanche on connaît bien la chanson qu’il nous est arrivé d’entendre, parfois, au coin du bois : « Z’ont qu’à rester chez eux, les promeneurs zé leurs mioches ». Sale refrain.
Une seule chose pourrait nous inciter à calmer notre colère provoquée par les virtuoses du barbelé concepteurs de cette clôture : c’est qu’on apprenne qu’ils font partie de la confrérie de ceux, les malheureux, qui n’ont pas inventé la poudre ni le fil à couper le beurre. Pas des méchants donc mais des innocents. On les plaint et les uns et les autres ».
La voie semble parfaitement libre... Mais non!!!!
Un promeneur du dimanche.
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