A Lamastre, c’est l’hôpital qui se fout de la charité…
Dans son édition du 27 janvier 2021, l’Hebdo de l’Ardèche rapporte les réflexions du maire de Lamastre sur ses projets pour 2021, ses relations avec ses collègues élus et ce qu’il appelle une nouvelle façon de travailler au sein de son conseil municipal.
Notre édile a donc lancé sa campagne pour les élections départementales de juin prochain. Bis répétita : comme pour les municipales de 2020, on a droit presque quotidiennement à un article de presse le mettant en scène.
En premier lieu, les lamastrois éclairés ont le droit de se poser des questions sur le respect des règles de déontologie par cette presse locale qui n’entend qu’un son de cloche.
Le focus quasi permanent qu’elle accorde à l’élu lamastrois constitue une singularité départementale. A notre connaissance, aucun autre ne communique autant ou n’a droit à autant d’éloges.
Nous produirons prochainement les statistiques INSEE sur la commune de Lamastre qui démontrent que rien ne justifie une telle publicité.
Dans le même temps, les élus de l’opposition municipale n’ont pas droit au chapitre. Dernièrement, le Dauphiné Libéré n’a pas donné suite à leur demande de réponse aux propos du maire sur le rejet de leur recours devant le Conseil d’État pour les élections municipales *
(Lire ou relire à ce sujet coup de gueule de l’opposition)
En second lieu, M. VALLON vante ses projets et la nouvelle organisation de travail de son équipe municipale. Il déplore l’absence d’implication des élus de l’opposition et n’envisage surtout pas de les inclure dans les groupes de travail car, dit-il, on ne peut pas travailler avec des gens qui vous « trainent devant les tribunaux ».
Voilà qui s’appelle « donner le bâton pour se faire battre ».
Se pourvoir en justice pour s’assurer que les dispositions du code électoral ont été respectées par son adversaire politique est un droit.
4833 recours contre le déroulement des élections municipales de 2020 ont été déposés en France, soit le fait de presque une commune sur 8.
M. VALLON n’a pas à commenter ou contester ce droit, surtout lorsque le résultat se joue à 92 voix près. Au demeurant, la liste d’opposition de 1995 aurait été bien inspirée de l’utiliser, ce droit, puisque qu’elle n’avait perdu que pour … 2 voix.
Le recours présenté par l’opposition lamastroise a été rejeté parce que le juge n’a pas trouvé dans le mémoire qui lui était présenté la preuve de manœuvres suffisamment « frauduleuses » pour l’autoriser à vérifier si les conditions d’inscription sur la liste électorale de Lamastre étaient bien remplies par tous les inscrits, et, notamment, la condition de domicile exigée par l’article L.11 du code électoral. Ce qui ne veut pas dire que dans les faits ces conditions sont bien remplies !
Est-il nécessaire d’être plus explicite sur ce point ?
Voici un extrait des conclusions du juge :
« …il n’appartient pas au juge de l’élection, en l’absence de manœuvre de nature à fausser les résultats du scrutin, d’apprécier si un électeur inscrit sur la liste électorale remplit effectivement la condition de domicile exigée par l’article L. 11 du code électoral ».
M.VALLON reproche ensuite aux élus de l’opposition d’être procéduriers.
Quand le journaliste lui demande, en parlant de ces mêmes élus : « Envisageriez-vous de les intégrer à (vos) groupes de travail ? » il répond : « Il faut peut-être qu’ils arrêtent d’autres procédures par ailleurs ». « S’ils arrêtent d’être procéduriers, pourquoi pas travailler ensemble. Ces démarches, procédures administratives, nous exaspèrent et empoisonnent la vie de tout le monde ».
Et là, nous pensons que, franchement, il ne manque pas d’air, c’est l’hôpital qui se fout de la charité, lui qui utilise très régulièrement et sans vergogne l’argent des lamastrois pour « trainer devant les tribunaux » ses opposants.
- Faut-il rappeler les 13 instances juridiques qu’il a imposé à l’entreprise La Gravière, qui ont conduit à plusieurs procès, tous perdus par la commune ?
S’ils ont été perdus, c’est qu’il était en tort, la justice ne s’égare pas tout le temps, tout de même.
- Faut-il rappeler le procès en dénonciation calomnieuse contre une ancienne élue, qui lui a valu une condamnation à 7500 euros d’amende par le tribunal pénal de Privas ?
- Faut-il citer, ici et par le détail, tous ces procès, certains toujours en cours, qu’il intente pour une expression déplacée, un mur trop loin, un cabanon non déclaré ?
Sur ce point, faudra-t-il, un jour, faire le tour de Lamastre pour vérifier si tout le monde est bien logé à la même enseigne ?
Il dit enfin qu’il a mis en place une nouvelle façon de travailler au sein de son équipe municipale. Il parle « d’une forme d’horizontalité qui « permet de travailler de façon concertée » et « que tout ceci remonte en conseil municipal ». « Cela me mobilise beaucoup moins en temps, et me permet de regarder plutôt vers des projets vers l’avenir. C’est une nouveauté qui est importante ».
Vaste programme censé lui laisser du temps pour se consacrer, en toute modestie, aux tâches « nobles ».
Il faudrait tout d’abord qu’il passe moins de temps à cultiver son image comme il le fait par exemple dans cet article de presse ou à intenter des procès.
Ensuite, le législateur ne l’a pas attendu pour organiser le fonctionnement des conseils municipaux. Il a prévu la création de commissions de travail au sein desquelles tous les élus – majoritaires et d’opposition – peuvent participent activement au processus décisionnel.
M. VALLON préfère cultiver la différence : il a supprimé quasiment toutes ces commissions de travail qui existaient avant 2014, ce qui lui permet de ne plus associer les conseillers de l’opposition. Les électeurs de ces derniers apprécieront. C’est une première à Lamastre.
Quant aux réunions du conseil municipal, elles se résument à un monologue de sa part tandis que son équipe municipale se tait. Doit-on voir dans ce silence sa plus haute forme de pensée ?
Pour l’anecdote, Odile Gamon, qui fait partie de la commission du CCAS (une des rares commissions rescapées de la purge de 2014) n’a jamais été invitée aux réunions pour organiser le cadeau de fins d’année aux personnes âgées. Elle a dû batailler ferme pour qu’on l’autorise à participer à sa distribution…
(Lire ou relire à ce sujet au pays du Mastrou la mairie a toujours un train de retard)
Tendre la main à l’opposition, ce n’est pas lui montrer le poing comme il le fait depuis 2014.
* Le droit de réponse est inscrit dans notre législation depuis la loi du 9 juin 1819 sur la liberté de la presse. Il s’adresse à toute personne physique ou morale mise en cause dans un journal ou un écrit périodique.
Il permet de présenter son point de vue (ses explications, ses rectifications en cas d’information inexacte) et d’apporter des éléments contradictoires sur le sujet traité.
Cette réponse doit s’effectuer dans le même journal ou le même périodique.
Un refus d’insertion du droit de réponse constitue une infraction.
RAD et les élus de l’opposition municipale lamastroise
Eh oui, ici comme ailleurs, « les empêcheurs de tourner en rond » dérangent…et c’est pourtant souvent grâce à leur courage et leur persévérance que les choses évoluent, et que les consciences ont une chance de s’éveiller à un monde plus équitable.
En 2021, ils sont rares les journalistes et médias à se montrer neutres et libres de toute idéologie, ici comme ailleurs. S’ils jouaient tous leur rôle sans parti pris, cela éviterait les lanceurs d’alerte de mettre en lumière tous les dysfonctionnements ambiants. Qui aurait envie de se lancer dans des études de journalisme de nos jours ?
Ne se passe-t-il donc rien dans cette région pour que la presse locale n’ait d’autre sujet que de faire l’apologie de l’édile municipal pour remplir des pages ???
Une nouvelle forme de travail « horizontale » , faut-il comprendre que depuis 30 ans nous étions sous une forme verticale ?
En lisant le journal, les gens croient apprendre ce qui se passe dans le monde et dans leur village, en réalité ils n’apprennent que ce qui se passe dans le journal.