Le prix des carburants atteint un niveau record, plus haut encore qu’avant la révolte des gilets jaunes en 2018 et pendant ce temps on assiste à l’immobilisme du gouvernement, un discours creux, l’attentisme de ses principaux opposants et du monde syndical.
Le diesel a augmenté de 20,39 %, le SP95 et le SP98 ont pris respectivement 18,73 % et 18,51 % . (Voir gaz-électricité-carburants-prix-en-hausse)
« Le prix du litre de gasoil à la pompe a remplacé celui de la baguette comme premier indicateur économique. Plus aucun responsable ne l’ignore, mais pour l’heure tout le monde se tait, c’est comme si la crise sociale voici deux ans les tétanisait ».
Gabriel Attal nous assure que le gouvernement travaille sur le sujet. Quel soulagement !
Mme Pompili, ministre de l’Écologie, faute de mieux, renvoie vers les enseignes de distribution pour qu’elles baissent leur marge: parfaitement absurde puisque cette marge n’excède pas deux centimes au litre.
Des associations d’automobilistes demandent l’abaissement de la TVA de 20 à 5,5% pendant que d’autres « économistes » s’émeuvent de la chute que cette baisse de TVA entrainerait pour les recettes de l’État.
Rappelons que 60% du tarif des carburants est constitué par l’empilement de taxes.
Si la question des carburants, liée à celle du pouvoir d’achat, ne manquera pas de s’inviter dans les débats pour la prochaine élection présidentielle, pour l’instant rien de significatif n’est engagé en direction des classes moyennes, celles qui peuplent les campagnes et les périphéries des villes, celles qui roulent par contrainte chaque jour et se font matraquer à la pompe, celles qui étaient « en première ligne » pendant l’épidémie de Covid dont les conséquences économiques ont creusé encore plus les budgets de ces foyers modestes.
L’amélioration du pouvoir d’achat était une des principales revendications du mouvement des gilets jaunes.
Chaque samedi, quelques uns font partie du cortège des manifestants contre le pass sanitaire et certains annoncent désormais leur retour dans les ronds-points dès ce week-end.
Des appels comme celui ci-dessous apparaissent sur les réseaux sociaux, notamment dans des groupes facebook.
Ils évoquent la possibilité de bloquer les routes, les transports, les grandes surfaces… et ne pas attendre les élections présidentielles d’avril 2022 et législatives de juin pour lancer des « formes d’actions plus radicales ».
Jacqueline Mouraud, ancienne figure du mouvement et désormais candidate à l’élection présidentielle, a indiqué:
« Trois ans après, on est dans le même cas. Le carburant ne fait qu’augmenter. (…) Nous sommes toujours autant taxés. Nous sommes traqués. (…) Le gouvernement ne se rend pas compte que les gens n’ont plus d’argent ».
Elle appelle les ministres à « ne plus vivre en théorie et venir voir ce qu’il se passe »…
En 2018, le mouvement avait explosé grâce aux réseaux sociaux.
Aujourd’hui l’enjeu est de taille : parvenir à faire une nouvelle fois passer la contestation des claviers aux ronds-points.
RAD
Arrivée à la station service, une voiture s’est évanouie en voyant le prix des carburants !