Balades en ville à travers les âges : quelques articles qu’on aurait pu lire dans RAD … à l’époque des années 50 – 60

 

  • Ce soir, à la fraîche, Bourvil a été vu en train de faire un tour de ville, pour se détendre sans doute après une journée de travail sur le tournage du film qui devrait avoir pour titre « Les Cracks ».

On l’a croisé tout sourire sur le pont de chez Deloche, le pas tranquille.

Le point de départ et d’arrivée pour lui était à l’Hôtel Barattero, alors qu’à l’accoutumée le tour de ville se démarre et se termine à la bascule.

C’est à ce genre de détail que l’on voit bien toute la différence qu’il y a entre être lamastrois ou pas, et être artiste ou non.

 

  • Cette nuit un terrible incendie a totalement détruit la maison Charra, menuisier au bas de la route de Vernoux. Les trois familles logées-là ont à peine eu le temps de sortir quelques meubles. En retrait au bord de la route, madame Reille se tenait assise près de sa machine à coudre.

Unies dans le malheur. Si la maison mitoyenne a été épargnée c’est grâce au courage des pompiers et de la population venue en aide : qu’ils en soient ici félicités.

 

  • Quoi de neuf sur la route de Nozières ?

Un chalet, neuf de chez neuf : la maison qu’EDF vient de faire construire pour ses deux ingénieurs.

L’entreprise Sinz vient tout juste de remballer son matériel après avoir achevé de construire ce bâtiment de style, assez curieusement, bien plus savoyard qu’ardéchois.

A l’heure qu’il est, nous ne sommes malheureusement pas au courant des raisons de cette bizarrerie architecturale.

 

Ce qui ne nous empêche pas de nous réjouir de constater qu’EDF a la volonté de mettre son personnel dans les meilleures conditions possibles.

 

  • La nouvelle place (place Pradon) avait pris ce dimanche des allures de Camargue.

Les arènes installées pour l’occasion ont été le théâtre de courses de taureaux dont on se souviendra longtemps. Dans des nuages de poussière, tourneurs et raseteurs tout en blanc ont joué avec de tout noirs taureaux sous un soleil de plomb et les acclamations d’une foule ravie.

Assurément les très courageux lamastrois (MM Chareyre, Sahy, Therme…) qui se sont portés volontaires pour s’y frotter vont devoir se pommader les côtes pendant quelques jours !

 

  • Drame de la circulation : un jeune cyclomotoriste lamastrois a perdu le contrôle de son engin dans le tournant de chez Miquel (au début de la rue Chalamet, à l’intersection avec la rue Prosper Chambron).

Projeté à travers la vitrine du magasin Moins électricien, il s’est retrouvé au milieu des abat-jour et des moulins à café électriques, gravement blessé. Cet accident a jeté la consternation dans la population qui espère un prompt rétablissement à cet adolescent apprécié de tous.

 

  • Hier, 3 Août, vers 17H, il a été demandé aux habitants de la rue des sables de bien vouloir évacuer leurs maisons, la digue menaçant de rompre et le Doux de reprendre son ancien lit. Ainsi ils furent quelques-uns à devoir abandonner leur logis, le portemonnaie à la main et un petit baluchon sous le bras, en toute précipitation.

 

Heureusement, bien vite, tout s’arrangea. Dans la soirée, une fois la colère du ciel passée, tout le monde a pu regagner ses pénates et les économies leur cachette.

 

 

 

  • Magnifique spectacle en nocturne donné en plein air sur la place du temple où la Comédie de Saint Etienne avait installé ses tréteaux pour un soir.

Deux noms, entre autres, à retenir : Jean Dasté et Graeme Allwright. Des artistes qui, à notre humble avis, n’ont pas fini de faire parler d’eux. Il est à espérer que notre cité puisse un jour futur se doter d’une salle de spectacle digne de recevoir de pareilles pointures.

 

On ne peut clore cet article sans donner des nouvelles de l’ex jeune homme sérieusement blessé : sa « culbute » ne l’a manifestement pas empêché d’être devenu aujourd’hui, en 2017, un solide septuagénaire.

 

On ne peut conclure non plus sans regretter que les souvenirs nous manquent pour pouvoir placer ici la Rue noire, le Pont de chez Peyrard et d’autres noms de lieux qu’il nous aurait plu d’employer ici avant qu’ils ne soient devenus totalement obsolètes et définitivement has-been. Et nous aussi…

 

RAD

 

3 commentaires sur Balades en ville à travers les âges : quelques articles qu’on aurait pu lire dans RAD … à l’époque des années 50 – 60

  1. Suite à ce petit coup de projecteur inattendu donné sur notre maison d’habitation il nous a semblé intéressant de préciser que la petite histoire dit qu’en 1963, année de construction du « chalet », EDF avait un architecte attitré. Basé à Paris, celui-ci n’avait jamais eu l’occasion de passer par chez nous. Qu’à cela ne tienne ! Quand vint le jour de faire les plans, notre homme déplia une grande carte de France et s’aperçut que Lamastre était sensiblement à la même latitude que Modane (près de Briançon), une ville qu’il connaissait bien. Après un dernier coup de règle sur la carte pour bien vérifier la chose, l’affaire était entendue et c’est ainsi que la maison prit un look savoyard avec un bardage bien de là-bas et dont l’entretien n’est pas simple (mais ceci est une autre histoire.)

  2. J’habitais la maison Charra. Avec mes parents, nous étions absents le jour de l’incendie. Je me souviens encore le lendemain de la rampe extérieure en bois, brûlée et de mon petit arrosoir en fer bleu qui avait résisté à l’incendie.
    J’avais 3 ans !

  3. Passionnantes ces scènes de vie d’un autre temps ! Dorénavant, j’aurai une petite pensée joyeuse pour le Grand Bourvil quand je passerai sur le pont de chez Deloche…Qui peut me dire où se trouvait le Pont de chez Peyrard ? MERCI

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