Balades en ville (acte II) : un article qu’on aurait pu lire dans RAD dans les années cinquante.

Qu’ils soient petits ou grands, enfants ou personnes âgées, tous les Lamastrois sont en émoi.

L’événement est d’importance : la famille Bouglione vient dresser le chapiteau de son cirque (le vrai, le grand, le célèbre) chez nous pour deux jours !

Ce matin, la nouvelle place s’est peu à peu totalement emplie de camions, de roulottes et de … barrissements.

Le temps de monter savamment l’immense toile et voilà qu’arriva enfin le moment tant attendu : les cages des éléphants furent ouvertes. Hannibal n’ayant pas eu l’idée de passer par chez nous, jamais le sol de nos contrées n’avait tremblé sous les pas d’une pareille troupe.

En prélude à la représentation du soir, une parade organisée dans les rues a permis aux habitants ébahis d’admirer les pachydermes qui se suivaient sagement, à la queue leu leu, dans un tour de ville d’anthologie.

Quel défilé sous l’autorité de cornacs allant à pied et armés d’une simple badine !

On vit des mémés grabataires être sorties sur le trottoir pour leur permettre de profiter de ce moment unique.

Plus prosaïquement on vit d’autres mémés, pas bien plus drues, se précipiter avec leur seau et leur pelle à charbon en pensant à leurs plantations. Quelle aubaine que ces monticules de crottins déposés tout au long du parcours !

Bref, Lamastre est en train de vivre un grand moment d’animation qui va nourrir copieusement les conversations et enrichir pour longtemps les pots de fleurs.

On se régale déjà à l’avance du spectacle promis ce soir sur la piste mais impossible de l’évoquer pour l’instant pour une raison bien simple : à l’heure où ces phrases sont écrites, il n’a pas encore débuté. Soyez sûrs que nous ne manquerons pas de vous en parler dans une prochaine édition.

Ce dernier paragraphe, on doit l’avouer, est une entourloupe de scribouilleur, un stratagème pour ne pas avoir à parler du spectacle car l’auteur de toutes ces lignes est dans l’incapacité de le faire n’ayant aucun souvenir du show « donné » sous le chapiteau, il y a soixante ans.

Y avait-il assisté ? Pas sûr (fallait pouvoir passer à la caisse…).

Si quelqu’un peut combler ce manque d’information en apportant son témoignage, c’est avec plaisir que nous publierons celui-ci.

RAD