Il est désolant depuis plusieurs semaines, de plus en plus désolant de jour en jour, le visage que nous offre le Doux.
De mémoire de Lamastrois on n’a jamais vu son niveau d’eau aussi bas. Une misère.
La faute en incombe, bien sûr, à l’absence de précipitations et à la sècheresse qui perdurent mais aussi, et pour une large part, à la prolifération sauvage et anarchique des arbres en bordure de rivière. Arbres qui pompent sans vergogne et sans retenue des milliers de litres d’eau par jour. Quand on sait qu’un peuplier lambda est capable d’absorber à lui seul des hectolitres, on imagine la déperdition d’eau que représente toute cette végétation qui se gave à la va -comme-je-te-pousse.
Bien conscients du risque que représentent ces arbres pour l’équilibre, voire la survie du Doux et de ses affluents, nos élus de la Communauté de communes avaient mis en place un projet de travaux de restauration et d’entretien de la végétation de leurs berges et de leurs lits.
On allait voir ce qu’on allait voir ! Les propriétaires riverains avaient été invités à remplir autorisations et documents en tous genres.
Après une sélection sans doute savante, chaque arbre voué à l’abattage avait été marqué d’une grande croix blanche.
Déjà on entendait (presque) les tronçonneuses s’en donner à cœur joie.
C’était en 2014…et on n’a rien vu, rien entendu depuis…
Sur l’écorce des troncs, les traces de peinture blanche peu à peu s’estompent et disparaissent.
Manque de moyens financiers ?
Fibre écolo de nos élus soudain évaporée ?
Est-ce temporairement ou définitivement que le projet est tombé à l’eau ?
Autant de questions qui nous viennent. Il nous reste à partir à la pêche aux réponses…
Lire aussi:
Passerelle du Chambon – « la grande traversée »
Le Doux – la crue du millénaire – il y a 54 ans
RAD
Autre aspect de la misère actuelle. Après la crue d’août 1963 de nombreux experts avaient stigmatisé la prolifération des arbres le long du Doux en particulier. Ces arbres déracinés et arrachés par les eaux en furie avaient formé des barrages créant des retenues d’eau temporaires bloquant l’évacuation des flots. Lorsque le barrage cédait c’est une vague qui déferlait vers le bas, vague meurtrière.
Il avait été dit alors qu’il faudrait veiller à éviter le renouvellement d’une telle prolifération pour sécuriser le cours de la rivière.
Bien sûr rien n’a été fait. En 54 ans les arbres ont poussé. Attendons la prochaine crue et ses dégâts. Mais n’est-ce pas d »abord aux propriétaires riverains de dégager les rives comme cela avait été affirmé en 1963? Sinon c’est à la force publique d’entreprendre les travaux nécessaires.
D’autre part, la récupération des énormes quantité de bois envahissant les rives du Doux et de ses affluents ne pourrait-elle pas financer ces travaux?
à Tournon il ne coule plus du tout…