Disponibilité et efficacité du maire

En politique, comme en toutes circonstances, il ne faut pas confondre disponibilité et efficacité

Nous voudrions ici rappeler le contenu d’un article paru dans l’Hebdo de l’Ardèche le 13 février 2020.

« Être maire d’une commune, cela implique un investissement tel que certains élus quittent leurs fonctions professionnelles. A Lamastre, le maire sortant estime qu’il est impossible de bien gérer tout en conservant son métier, « Il n’y a pas de compatibilité entre vie professionnelle et mandat, affirme Jean Paul Vallon. Ce serait au détriment des habitants ».

Lire ou relire maire n’est pas un métier c’est un mandat

Jugement bien péremptoire qui s’adresse directement au Docteur Siham GUIOT, tête de liste de « Ensemble et unis pour Lamastre » et insinue qu’elle n’aura pas le temps de bien gérer la ville ou qu’elle n’aura pas les épaules assez larges.

Allégation bien présomptueuse quand on constate les résultats économiques désastreux de la politique de M. VALLON depuis son élection en 1995 à la tête de la mairie.

Ne pas travailler, que ce soit par « conviction » ou de manière involontaire (chômage contraint), c’est se couper de la réalité des choses et d’un salutaire moyen de socialisation. De très nombreux élus affirment haut et fort la nécessité de conserver une activité professionnelle car « le microcosme politique est un monde artificiel qui coupe les élus de la vie réelle » Ceux qui ont fait toute leur vie dans la sphère politique ne peuvent pas réellement représenter le peuple, à quelque niveau que ce soit. Avoir une activité professionnelle apporte un équilibre, une ouverture sur l’autre, et permet de savoir de quoi on parle.

De plus, très souvent, les élus qui mettent en avant cette exigence de disponibilité oublient fort opportunément qu’ils n’hésitent pas à solliciter et exercer plusieurs mandats électifs. Comment peut-on affirmer être disponible et surtout efficace au profit de ses administrés, quand on veut s’éparpiller sur tous les fronts à la fois ? Ne dit-on pas : « Douze métiers, treize misères » !

En 2019, la moitié des 35 086 maires de France exerçaient ou déclaraient une activité. Pour la petite histoire locale, 13 % exerçaient dans le domaine médical….

Au-delà de ce constat, le mot « disponible » recouvre plusieurs significations.

C’est tout d’abord l’état de la personne qui dispose de son temps en toute liberté.

En matière de travail, être disponible signifie tout simplement qu’on peut prendre un poste tout de suite…donc qu’on est sans emploi.

En matière relationnelle, être disponible signifie savoir faire preuve d’empathie envers les autres (capacité à ressentir les émotions et à se mettre à leur place).

La véritable empathie n’exige aucune contrepartie et est nécessairement bienveillante. Prétendre donner de l’empathie, alors qu’on n’est pas véritablement disponible pour écouter peut conduire à la manipulation. Au pire, on peut se servir de la prétendue aide apportée à l’autre pour exercer un pouvoir sur lui en exigeant notamment de la reconnaissance ou de la soumission.

La disponibilité n’est pas sélective. Elle est totale.

On peut enfin disposer de temps de libre pour se consacrer à la chose publique tout en étant d’une inefficacité coupable en termes de résultats.

Que vaut la disponibilité si les résultats ne sont pas au rendez-vous ?

Est-on efficace quand on veut tout régenter, tout surveiller, s’éparpiller de longues heures inutiles dans des tâches secondaires au lieu de déléguer pour pouvoir se consacrer soi-même à des tâches à plus forte valeur ajoutée ?

« Un maire ne doit pas faire, il doit faire faire. Je délègue beaucoup à mes adjoints, je leur donne des responsabilités. Si un maire est trop présent, il tue le job d’adjoint ». « Je ne réponds pas à toutes les sollicitations, je ne suis pas dans la représentation permanente » (Michael LATZ, maire de Correns dans le Var, directeur d’un groupe d’entreprises spécialisées dans l’emballage viticole et le marketing du vin – Le Parisien 17/12/2013).

Un maire est un chef d’orchestre. Il n’est pas tout à lui tout seul. Il coordonne l’action des membres de son équipe. Il est donc de sa responsabilité de :

– la composer afin d’exploiter au mieux les compétences de chacun

– la piloter

– la laisser s’exprimer

– lui faire confiance

– Rester en retrait

– Revenir sur le devant de la scène quand c’est nécessaire

Nous avons vu que la liste « Ensemble et unis pour Lamastre » avait choisi de privilégier ce travail d’équipe, cette recherche constante de partenariats. C’est une approche consensuelle et novatrice du travail municipal pour gagner en temps et en efficacité.

RAD