« Droits de l’Homme » – oui… mais !

Invoqués, critiqués ou discutés, les droits de l’homme sont au coeur de notre actualité.

Les discours autour de cette question sont à la fois abondants et trompeurs. Ils embarrassent souvent les discussions sur l’actualité à l’heure où notamment la « crise migratoire » voit les États organiser le recul des droits de l’homme, où la violence et certains pouvoirs encouragent les suspensions de l’État de droit,

« Droits de l’homme »: une pluralité de références

Plusieurs textes sont à l’origine de ces droits, parmi eux:

•  La Magna Carta du XIIIème siècle qui assure  certaines libertés individuelles,
•  L’Habeas Corpus qui prémunit contre les arrestations arbitraires,

• La Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789.

L’égalité y est affirmée en tant que principe régissant l’attribution des droits, avec notamment comme conséquences l’égalité devant l’impôt (satisfaction des revendications dans les cahiers de doléances –  le mouvement des Gilets Jaunes le remet au devant des préoccupations…) et plus généralement l’égalité face à la loi.

•   La Déclaration universelle des droits de l’homme de 1948

Adoptée à Paris par l’organisation des Nations unies le 10 décembre 1948, la Déclaration universelle des droits de l’homme (DUDH) est définie dans son préambule comme « un idéal commun à atteindre par tous les peuples et toutes les nations ».

Ce texte expose l’ensemble des droits civils, politiques, sociaux, économiques et culturels inhérents à toute personne humaine.

Les droits civils et politiques permettent à chacune et chacun de se défendre contre les abus des États. On y retrouve la liberté d’opinion, d’expression, de se réunir et de manifester, de pensée, de religion, le droit des minorités, l’interdiction des discriminations et la torture, de l’esclavage et le droit à la vie.

Les droits économiques, sociaux et culturels ont pour but d’assurer à chacune et chacun la satisfaction de ses besoins de base et des conditions favorables à son épanouissement personnel. Ce sont les droits à l’éducation, au travail, à la sécurité sociale, à la santé, à la formation, la protection de la famille, des enfants.

Ces droits sont inaliénables : personne ne peut être privé de ces droits, qui sont innés. Ils sont également universels : ils s’appliquent à tous, partout dans le monde.

De nombreuses limites

Aussi reconnu soit-il, ce texte n’a pas de pouvoir législatif et permet ainsi bien des violations et non respect, malgré des conventions et autres traités.

• Martin Luther King s’est battu pour l’égalité des races, alors que cette égalité est prévue dans la déclaration …
•  Nelson Mendela s’est battu contre l’apartheid et pour la justice sociale, alors que l’abolition de la discrimination raciale avait été proclamée 40 ans plus tôt…
• « Nul ne sera tenu en esclavage, ni en servitude »: en 2019, on dénombre 27 millions d’esclaves qui effectuent l’équivalent de 14 heures de travail par jour, 7 jours sur 7…
• « Toute personne a droit à un niveau de vie suffisant pour assurer sa santé, son bien être et ceux de sa famille, l’habillement, le logement, les soins médicaux » (article 25): 3 millions d’enfants meurent chaque année, 1 toutes les 11 secondes…
• « Toute personne a droit à l’éducation qui doit être gratuite au moins pour l’enseignement élémentaire et fondamental » (article 26): dans le monde, plus d’un milliard d’adultes sont illettrés…
• « Tout individu a droit à la liberté d’opinion et d’expression » (article 19) et « toute personne a droit à la liberté de réunion et d’associations pacifiques »: Combien sont emprisonnés et victimes de violence même dans les pays précurseurs en matière des droits de l’homme…

Le respect des droits de l’homme reste un enjeu  et les démocraties doivent l’assumer, notamment à travers la doctrine de l’Etat de droit.

RAD