
Nous avons récemment donné la parole à un groupe de salariés de l’hôpital de Lamastre qui ont voulu porter à la connaissance de la population les conséquences pour eux et pour les résidents des restructurations en cours à la maison de retraite.
Nous avons ensuite retiré cet article à la demande pressante de ce même groupe de salariés.
Nous avons publié une pétition de l’UNPRA (1ère association du canton par le nombre d’adhérents), adressée, entre autres, à M. VALLON, maire de Lamastre, et à M. BACH, directeur de l’hôpital, dans laquelle cette association dénonce l’augmentation du prix de journée, la dégradation des conditions de travail du personnel et la réduction des prestations hôtelières.
Monsieur BACH a ensuite posté un commentaire sur Rassemblement Autour du Doux.
Dans son message du 19 janvier, auquel vous pouvez accéder en cliquant sur ce lien, il s’inscrit en faux contre certaines rumeurs et apporte des précisions sur les modifications en cours.
Nous tenons tout d’abord à lui faire part de notre gratitude pour s’être ainsi exprimé sur notre site qui lui est ouvert en permanence.
Nous voulons profiter de la perche qu’il nous tend pour lui répondre et lui demander des précisions complémentaires.
Sur la nature juridique du centre hospitalier de Lamastre :
M. BACH écrit qu’il s’agit d’une structure publique et qu’à ce titre il n’y a pas « d’actionnaires qui se remplissent les poches de dividendes « (pour reprendre les termes utilisés par un commentateur du site).
Nous sommes heureux de le voir rappeler lui-même ce que nous n’avons jamais ignoré.
L’hôpital de Lamastre dans son entièreté (partie médecine, résidence pour personnes âgées et soins à domicile) est effectivement une structure publique parce qu’il a été construit grâce à nos impôts et qu’il est administré selon des règles et du personnel qui relèvent du droit public.
Comme tout service public, sa finalité n’est pas de faire des bénéfices, ni même forcément d’atteindre l’équilibre par tous les moyens, à fortiori lorsque lesdits moyens induisent une diminution notable des prestations hôtelières offertes aux résidents.
Il doit aussi rester accessible. Or, le surcoût lié au remboursement des travaux immobiliers va en interdire l’accès aux personnes âgées de condition modeste.
Enfin, sa gestion doit faire l’objet d’une publicité complète à destination des utilisateurs qui en sont aussi les contributeurs.
Cela étant, il n’empêche que les travaux réalisés ou en cours ont bien « rempli les poches » des architectes et des entreprises. Tout travail mérite salaire.
Par voie de conséquence :
Dans un contexte connu – hausse du prix de journée, baisse des prestations, compressions de personnels: nous demandons donc à M. BACH, s’il le veut bien, de porter à la connaissance du public le plus large possible les informations suivantes :
- La gestion de la maison de retraite de Lamastre est-elle excédentaire ou déficitaire ? Si elle est excédentaire, les restructurations ont-elles un sens ?
- Le gain espéré grâce aux restructurations a t’il été chiffré ? N’est-il pas symbolique ?
- Ses services ou lui-même, les instances administratives et politiques, ont-ils pris conscience du niveau moyen très faible des retraites de la population locale qui risque de ne pas pouvoir accéder à la maison de retraite compte tenu de l’augmentation considérable du prix de journée dans les 3 prochaines années ?
- Le nombre d’agents attribué à certains secteurs de la maison de retraite est-il bien en rapport avec le degré de dépendance moyen des résidents ?
- Ces mêmes agents sont-ils répartis correctement entre services légers et services lourds ? Ce n’est pas ce qui est rapporté.
- A ce jour, combien de contrats d’embauche n’ont pas été reconduits ?
- Quels sont les retours qu’il a eu des changements en cours tant de la part du personnel, que des familles ou des résidents ? Il assure que ce n’est qu’une question de « changement de rythme » qui demandera un temps d’adaptation. Nous avons des échos forts différents de cette appréciation édulcorée. Des familles sont très « remontées » de voir leurs parents physiquement ou psychiquement dépendants livrés à eux mêmes pour manger dans leur chambre le soir, le ménage laisse à désirer, etc… Des salariés seraient en pleurs parce qu’ils n’ont plus le temps de travailler correctement.
- D’un point de vue plus prosaïque, cette baisse de la qualité des prestations hôtelières n’équivaut – elle pas une rupture unilatérale du contrat signé au moment de l’admission ? Et dans ce cas, les tarifs ne devraient-ils pas au contraire être revus à la baisse ?
- Pour ce qui concerne la nécessité de recourir à un monte charge pour déplacer le mobilier des chambres dans le nouveau bâtiment nord, nous rappelons que, selon ce qui nous a été rapporté, c’est lui-même qui l’a évoqué en réunion des familles.
Sur les appréciations à propos du précédent directeur et sur les employés :
M. BACH écrit : « Mon prédécesseur a réussi la prouesse de faire accepter auprès de l’ARS et du conseil départemental, le besoin de reconstruire l’EHPAD… Il est injuste de lui reprocher ce qui se passe aujourd’hui… »
Mais il aurait aussi dit en réunion des familles « J’ai trouvé une situation catastrophique ».
Pour notre part, nous n’avons jamais imputé à M. GUIOT la responsabilité de la situation actuelle ou alors c’est que nos propos sont très mal interprétés.
Il nous paraît d’ailleurs très peu probable que M. GUIOT ait pu à lui seul persuader la tutelle et le conseil département de la nécessité absolue de construire cette nouvelle maison de retraite dont le coût dès l’origine était incontestablement disproportionné par rapport aux capacités budgétaires de l’hôpital. Il a sans doute fallu une intervention politique.
Nous ne nous associons pas à la forme publique qu’avait prise la cabale contre ce fonctionnaire soumis à un devoir de réserve et de fait dans l’incapacité de se défendre et nous ne nous associerions pas davantage à une cabale éventuelle contre M. BACH. Nous avons parfaitement conscience des contraintes financières auxquelles sont confrontés les hôpitaux.
S’agissant du comportement des agents de la maison de retraite, nous invitons le lecteur à se reporter à nos articles précédents. Nous n’avons jamais cessé de louer leur professionnalisme et leur emphatie pour les résidents. Ce comportement digne trouve un point d’orgue dans le message d’alerte qui nous a été transmis et que nous avons publié puis enlevé à leur demande.
Nous invitons simplement M. le directeur à faire porter les économies sur d’autres secteurs moins prioritaires.
Nous répondons également au commentaire de Mme Roulet (voir le commentaire) qui écrit « Vice-Présidente du CVS, je ne répondrais pas à des questions posées anonymement par des personnes qui écrivent sans savoir ce qui est fait actuellement au sein du CVS… »
Nous lui dirons simplement qu’à Lamastre, il n’est pas de bon ton d’exprimer ouvertement une opinion différente et que certains sont contraints à cet anonymat.
- Pour rappel, par exemple, 2 sites internet locaux clairement identifiés ont déjà fait l’objet de pressions. Ces pressions ont été fatales au premier et ont contraint le responsable du second à faire appel aux services d’un avocat et à organiser une pétition qui a reçu un soutien massif…
Quand ils étaient enfants, nos parents ont connu la guerre, les privations, des conditions de travail souvent épouvantables. Il est particulièrement injuste de les malmener au crépuscule de leur vie. Laissons les en paix et choyons les comme ils le méritent.
RAD
il y a déjà un bon bout de Temps que vu les travaux pharaonique de la maison de retraite,j avais pronostiqué que le dit lieu appliquerait des tarifs que la plupart des familles de lamastre ne pourront assumer.