Elections à la communauté de communes du Pays de Lamastre: un spectacle sexiste et pathétique !

Au cours de la réunion du conseil communautaire de ce 17 juillet 2020, Jean Paul VALLON a été réélu à la présidence de la communauté de communes du pays de Lamastre, par 20 voix contre 2 à Siham GUIOT et un bulletin blanc.

 

Cette réunion s’est tenue à huis clos. Elle était retransmise sur YouTube et a été suivie en direct par au moins…une quinzaine de personnes… alors que l’évènement avait été annoncé depuis plusieurs jours !!!

 

Ce fut une élection sans surprise, une litanie de discours convenus, sexistes et préparés à l’avance,  et par-dessus tout un spectacle pathétique, sentiment confirmé lorsque M. DUHOO, maire de Saint Basile a pris la parole pour exposer les motifs de son engagement et relater qu’une réunion (à laquelle Philippe Ranc et Siham Guiot n’avaient pas été conviés) avait déjà eu lieu le 6 juillet, au cours de laquelle tous avaient convenu de reconduire Jean Paul VALLON à la tête de la communauté de communes.

 

 

Cette communauté de communes a été créée le 1er janvier 2009. Elle a succédé au Sivom du pays de Lamastre. Jean Paul VALLON en était déjà le président et avait alors exigé qu’elle soit gérée de la manière suivante :

 

 

  • 9 représentants pour Lamastre, dont 2 issus de l’opposition municipale (qui sont pour cette mandature Siham GUIOT et Philippe RANC).
  • 4 pour Désaignes (à cette réunion du 17 juillet, 3 seulement siégeaient, le 4ème ayant précédemment démissionné de ses fonctions de conseiller municipal),
  • 2 pour le Crestet et Empurany,
  • 1 pour Gilhoc, Labatie d’Andaure, Lafarre, Nozières, St Barthélémy-Grozon, St Basile et St Prix.

 

24 élus sont donc appelés à siéger.

Pour  obtenir la majorité, soit 13 voix, il suffisait de réunir 7 voix de Lamastre et 6 des autres villages !

Les 7 voix de Lamastre sont bien sûr acquises…la révolution n’y est pas pour demain.

 

Que les délégués des autres villages soient unanimes pour reconduire leur président n’est pas non plus très surprenant.

Pourtant, la communauté de communes ne leur apporte rien, l’économie du canton part à vau-l’eau, son bilan est tellement désastreux qu’il n’a fait l’objet que d’une seule communication en 13 ans d’existence. Le seul et unique et triste bulletin d’information intercommunal date de septembre 2015….

Qu’importe !

 

Sans doute certains ont-ils encore en mémoire les mésaventures de l’ancien maire de Nozières auquel  avaient été refusés pendant 2 ans tous les travaux de voirie sur sa commune au motif qu’il avait eu l’outrecuidance de ne pas voter le budget de la communauté de communes.

Ou encore l’exemple de l’usine CROS de Désaignes à laquelle ce même Jean Paul VALLON s’est opposé et dont il avait refusé pendant longtemps de faire réaliser la voie d’accès.

 

Il en est ainsi de certaines « amabilités » qui expliquent que l’on transige parfois avec sa conscience.

 

 

 

 

Ceci étant dit, le vote est secret et personne ne leur tient le stylo !

 

 

 

Jean Paul Vallon a lu la charte de l’élu ainsi que celle des délégations consenties au président sans que  que les élus n’aient de support écrit pour vérifier la véracité de ce qu’il leur annonçait.

Après cette lecture, il leur a demandé s’ils avaient des remarques à faire: Siham GUIOT l’a alors invité à leur remettre ce support écrit. Il lui a répondu qu’il le ferait passer plus tard, « si ça leur faisait plaisir ». Le vote des délégations a donc été fait sans ce support

 

Il était aussi indiqué à l’ordre du jour de la convocation que les élus allaient voter la liste des attributions déléguées à « Monsieur le Président » et non comme la neutralité de ton l’exigeait, celles « du Président ». Il était donc clair que le futur président devait être un mâle.

 

La mascarade de retransmission, assurée par un élu lamastrois, a été coupée lorsque Siham GUIOT a fait remarquer que cette formulation ne respectait pas les règles de la neutralité du vote car il pouvait influencer les votants qui ont pu se dire que dans tous les cas le président devait être un homme.

Nous avons donc assisté à une censure en direct. Nous retiendrons qu’il lui a été reproché de faire de la polémique.

La gent féminine appréciera.

 

Non mais enfin, une femme à la tête de la communauté de communes du Pays de Lamastre ! Vous n’y pensez pas et ces messieurs encore moins…

La politique est une chose trop sérieuse pour la confier à une représentante du sexe dit faible, par nature sujette à des sautes d’humeur, donc imprévisible et inconstante. Non mais !

 

Au cours de cette réunion, ont aussi été votées les indemnités du président et des vice-présidents en des termes incompréhensibles pour les non-initiés (voir notre article précédent Lamastre-indemnités-des-élus), ce qui a poussé M. Duvert, un des adjoints au maire de Désaignes à demander la conversion en euros: une réponse lui a été apportée et dès parution du compte rendu de cette réunion, nous vérifierons et vous indiquerons les montants exacts alloués.

 

A ce propos, il semblerait bien que ces indemnités aient été fortement augmentées par rapport à celles qui ont été votées en 2014..

Nous y consacrerons un article prochainement.

 

RAD

 

5 commentaires sur Elections à la communauté de communes du Pays de Lamastre: un spectacle sexiste et pathétique !

  1. Finalement, on prend les mêmes et l’on recommence, certains petits villages préfèrent dire Amen par peur ou bien par servilité, comment vivre en courbant l’échine, il faut dire que depuis 2017 on est à bonne école.

  2. Que de critiques maintes fois entendues par divers élus au sein de la comcom sur les pratiques du président reconduit … pourtant le vote est unanime… ou presque. Merci Siham et Philippe et le bulletin blanc. Que dis je un sacre
    Je n’ai pas dû avoir les mêmes cours sur la démocratie car la censure ne fait pas partie des éléments démocratiques. Certains élus ont dû avoir des cours de couture accélérés pour pouvoir retourner leur veste à moins que les indulgences distribuées soient à ce prix ??? Ou alors s’agit-il de stratégie non décelable à première vue ou de peur de rétorsion face aux communes dont les élus ne seraient pas dans le sillage du président?
    Que de questions face à cette parodie de démocratie. A vos âmes et consciences: Ne rien dire c’est consentir et approuver c’est cautionner !
    Odile gamon

  3. On sait bien que les habitudes rassurent…et que les voies nouvelles ne sont encore aujourd’hui osées que par une minorité. Tout ce qui est nouveau, original, inconnu, inspire encore la méfiance dans notre coin d’Ardèche…comme s’il valait mieux fonctionner avec ce qu’on connaît, même si c’est souvent injuste, dépassé, routinier…etc. Que celles et ceux qui osent prendre le risque de faire un pas de côté pour un vivre ensemble plus harmonieux et humaniste soient de plus en plus nombreux et encouragés !
    Et si le « féminin » est encore souvent minimisé, tout le monde sait que derrière chaque homme investi d’un pouvoir se cache une femme influente (une épouse, une mère…)!

  4. Contrairement à beaucoup de villes, agglo et communautés de communes qui ont vu, lors des dernières élections, des changements radicaux dans leurs visions de développement, dans leur représentativité des différents courants politiques: Au Pays de Lamastre, rien ne change. C’est le conservatisme le plus primaire qui triomphe à l’élection communautaire.
    En donnant mandat total à Jean-Paul Vallon, les conseillers communautaires ont montré leur soumission et conforte ainsi une politique d’isolement et de repli qui n’a d’autres objectifs que de conserver le petit royaume.
    C’est dommage et préjudiciable pour l’avenir.
    Comme JPV l’a déjà fait par le passé au sein du conseil municipal de Lamastre en proposant des postes d’adjoints à des conseillers des listes adverses, on sabre dans l’œuf et pour longtemps tout potentiel d’opposition en offrant aujourd’hui des postes de vice présidents. Spéciale dédicace aux représentants de Desaignes, St Basile…
    La recette est bonne, et permet des réélections successives sans réelles oppositions politiques.
    Cependant, et la plupart du temps, ces arrangements ne sont pas productifs et n’ont de sens qu’en terme de gestion administrative.
    Quid du projet de territoire. Qu’en est-il? Qui peut synthétiser en 10 lignes le projet de cette interco?
    Nos chers conseillers communautaires ont-ils réfléchi une seule seconde qu’en validant ces petits arrangements, ils donnent tout pouvoir et s’en remettent au président pour le projet, l’image, l’étiquette et la représentativité.
    Pour le projet : NÉANT
    Pour l’image : ARCHAÏSME
    Pour l’étiquette : DROITE CONSERVATRICE
    Pour la représentativité : J’espère que les conseillers communautaires pourront se reconnaître dans ces 3 premiers points, sinon les 6 ans à venir seront longs longs longs….

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