Élections municipales à Lamastre, on a senti le vent du boulet

Le résultat des dernières élections municipales à Lamastre a été relaté de manière fort intéressante dans l’Hebdo de l’Ardèche du 16 Mars 2020.

Le journaliste y rappelle que la liste Vallon l’a remporté par 92 voix d’avance seulement sur la liste Guiot-Mouzai et rapporte ensuite les considérations du maire : « Jean Paul Vallon ne manque pas de remarquer que la liste d’opposition obtient moins de votes qu’il y a 6 ans (660 en 2014). Le faible écart constaté serait dû, selon les propres mots du maire, à la baisse de 10 points du taux de participation par rapport à 2014. « C’est mon électorat qui a été impacté » affirme-t-il.

La précipitation étant rarement bonne conseillère, nous avons souhaité prendre notre temps pour tenter une analyse dudit résultat et pour dresser des comparaisons par rapport au scrutin de 2014.

Un petit croquis valant mieux qu’un long discours, nous vous présentons ici sous forme de tableau les résultats des 2 scrutins.

Que constate-t-on ?

Tout d’abord, le nombre d’inscrits est passé de 1 950 en 2014 à 1 840 en 2020, c’est-à-dire 110 habitants de moins rien que en ce qui concerne ceux qui est âge de voter. Voilà des données objectives qui font mentir le discours officiel sur le prétendu engagement de la majorité municipale pour rendre notre ville attractive.

Ensuite, la participation à Lamastre a été de 76,36%, en baisse de 10 points par rapport à celli de 2014 (86,41%), ce qui n’est rien par rapport aux abstentions départementales et nationale.

J P Vallon pense que ce sont ses propres électeurs qui ne se sont pas déplacés en raison de la crise sanitaire et qu’au contraire ceux de la liste adverse se seraient déplacés en masse, d’où le faible écart de 92 voix seulement en sa faveur (contre 317 en 2014).

Ainsi donc, le contexte sanitaire n’aurait fait peur qu’à 13 électeurs de l’opposition qui a obtenu 648 voix en 2020 (contre 661 en 2014) mais à 238 électeurs du camp Vallon qui a obtenu 740 voix en 2020 (contre 978 en 2014).

Qui peut porter du crédit à de telles calembredaines ?

Restons cartésiens autant que faire se peut dans la mesure où il est parfaitement immodeste d’épiloguer sur les intentions de vote des uns et des autres, et tâchons d’utiliser un mode de comparaison plus pertinent, à savoir celui-ci :

appliquer au nombre de suffrages exprimés en 2020 le pourcentage réalisé par chaque camp politique en 2014.

• M Vallon aurait dû faire : 1397 x 59,67% = 834
• Il a fait 740 voix donc il a perdu 93 voix par rapport à 2014.

• Mme Guiot-Mouzai aurait dû faire : 1397 x 40,33% = 563
• Elle a fait 648, donc l’opposition a en fait gagné 85 voix.

La conclusion s’impose d’elle-même : certes M. Vallon a gagné, mais sa base électorale s’est très fortement érodée : 93 + 85 = moins 178 voix !

L’opposition par contre a réalisé une belle performance après une très courte campagne électorale ponctuée de pressions et de menaces de la part du camp adverse sur lesquelles nous aurons peut-être l’occasion de revenir.

Si la loi électorale en vigueur depuis 2013 n’accordait pas un bonus outrageant à l’équipe gagnante en termes de nombre de sièges au conseil municipal, l’opposition disposerait de 9 sièges et non de 4 seulement et l’équipe majoritaire en aurait 10 au lieu de 15. Et là tout serait différent.

Le boulet n’est décidément pas passé bien loin. Ce sera pour la prochaine fois…! à moins qu’il n’y ait pas de combat faute de combattants.

Collectif Citoyen pour la défense des intérêts des habitants du Pays de Lamastre