Lamia Kerdjana, présidente de Jeunes Médecins d’Île-de-France, s’indigne du sort réservé aux enfants de soignants à la reprise de certaines écoles.
Un lecteur ému par ses propos nous en transmet des extraits. Nous les publions à sa demande.
« A la date du 11 mai 2020, les écoles se préparent à réouvrir et les modalités d’accueil des enfants vont connaitre des disparités régionales et locales.
Ainsi, le rectorat de l’académie de Toulouse annonce que les enfants des personnels soignants feront la rentrée dans des écoles spécifiquement dédiées à leur accueil « afin de ne pas occasionner un brassage d’enfants qui ne serait pas en accord avec les conditions sanitaires requises. »
« Les enfants dont les parents ont une profession prioritaire ne pourront pas intégrer leur classe habituelle » et « ne pourront pas prendre leur récréation en commun ».
Les enfants de soignants stigmatisés et discriminés
Pour répondre à l’anxiété de la population, les enfants de soignants sont stigmatisés et discriminés avec des mesures drastiques de distanciation sociale envers les autres élèves.
Ces enfants, en l’absence de symptômes, n’ont aucune raison de subir une éviction de leur classe et aucune étude ne permet d’affirmer que les enfants de soignants sont plus transmetteurs du coronavirus que les autres.
Ils sont de plus,probablement plus sensibilisée aux mesures barrières que les enfants dont les parents ne sont pas soignants.
La France applaudit les soignants tous les soirs à 20h car ils mettent leur santé et celle de leur famille en danger mais leurs enfants ne doivent surtout pas être mêlés au reste de la population ?
Le déconfinement n’a pas encore commencé que la France a déjà oublié les sacrifices consentis, malgré le manque de matériel et le délabrement de l’Hôpital public ?
Les enfants de soignants ont aussi payé leur tribut.
Accueillis dans des écoles-garderie pendant toute la durée du confinement, enfants inquiets pour la santé de leurs parents qui ont été en première ligne, inquiets à propos des répercussions de ce virus qui est partout et qui oblige leurs parents à s’éloigner d’eux pour prendre soin des autres.
Comment leur expliquer qu’ils ne peuvent pas revoir leur maîtresse et leurs camarades parce que papa et maman travaillent au service des autres ?
A-t-on pensé à l’impact psychologique de telles mesures ?
Est-on revenu au temps des léproseries alors même que ce sont des enfants sains ?
Les enfants avec des maladies contagieuses (grippe, poux, etc.) sont-ils mis à l’écart pour éviter la contagion ?
Les parents médecins s’émeuvent de telles mesures et les dénoncent. »
David
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