La Reboule est la fête de la fin des moissons : les prés sont fauchés, le foin est rentré, les divers fruits ont été ramassés et vendus, il est l’heure de danser, chanter et manger.
Après plusieurs années de mise en sommeil, la fête de la Reboule, fête populaire et familiale proposée par le comité des fêtes, revient à Arlebosc le dimanche 27 août 2023 pour sa 13ème édition.
Reboule était l’expression employée par le monde rural dans notre région, au cours des derniers siècles.
Ce mot était synonyme de reconnaissance, de satisfaction, de savoir-vivre et de convivialité.
La Reboule était une journée gastronomique familiale et amicale, un moment de fête pour remercier les participants aux travaux des champs, souvent bénévoles.
Les mets qui composaient le repas de midi provenaient en majorité des produits de la ferme et de la nature, en particulier de la “Tuade” du cochon qui donnait le gros saucisson appelé “fond du monde”, la « Maôche « (estomac de porc farci), le jambon cousu et farci avec de la chair à saucisse et “la Jambonnette”.
Souvent le coq de la basse-cour faisait les frais de ces ripailles.
Étaient aussi servies la fricassée de pommes de terre et les fourmes de ferme jalousement gardées pour la circonstance, devenues bleues à l’intérieur avec la croûte un peu fumée après des mois d’attente sur les claies disposées près de la cheminée.
Les Picodons nature ou affinés, au vin blanc, au marc ou aux huiles, permettaient d’apprécier le “Canon de Clinton” (Vieux cépage rouge aujourd’hui disparu car interdit en 1934, sous prétexte qu’il rendait fou et aveugle)…
Le dessert se composait fréquemment de l’incontournable crème Chantilly abondamment servie, des œufs à la neige ou îles flottantes nappées de caramel.
Pour accompagner ces douceurs, un gros gâteau doré bien levé, de la dimension d’une couronne de pain, cuit au four à bois, faisait le régal des convives, le tout arrosé de boissons douces alcoolisées, entre autres “la Cartagène” (Jus de raisin additionné de marc, le tout macéré).
Après le café, les alcools du chef de maison apparaissaient. Les connaisseurs, en les savourant, s’interrogeaient sur l’origine et l’âge souvent difficiles voire impossibles à déterminer, après avoir lampé plusieurs verres.
La dégustation des traditionnelles cerises à l’eau de vie confortait le prétexte d’une digestion plus facile. “Quand on a bien travaillé cela ne peut pas faire mal, on l’a bien mérité”, s’écriait sincèrement la maîtresse de maison pour une invitation à se resservir.
La Reboule d’Arlebosc est toujours associée aux tracteurs qui sont les rois de la fête avec le défilé dans la rue du village.
Elle commence par la messe du matin et continue par la pétarade des vieux tracteurs. Elle se poursuit avec les repas pris sous les grands chapiteaux, fanfare et groupe folklorique, expositions, métiers d’art et d’artisanat, vide-grenier.
Deux des moments forts sont les démonstrations de labour et de battage à l’ancienne.
On boit un verre, on flâne un peu ici et là. On va revoir de près les tracteurs rangés comme à la parade, les plus vieux se souviennent, les plus jeunes font des photos.
Gageons que le pluie ne vienne pas gâcher la fête !
RAD
Répondre
Prenez connaissance de la charte de modération des commentaires avant de poster un commentaire.