Au cours du mois de Décembre a eu lieu à Paris un événement mondial d’envergure, le Sommet mondial du Partenariat pour un Gouvernement Ouvert, où se sont réunis près de 3 000 représentants des gouvernements des 70 pays membres, du monde académique, de la société civile, des collectivités territoriales, d’entreprises, de médias et d’organisations internationales rassemblés à cette occasion pour échanger autour de leurs expériences, bonnes pratiques et progrès en matière de gouvernement ouvert.
J’évoquais dans un article sur l’adoption des logiciels libres et sur l’intérêt évident d’utiliser de tels logiciels pour les administrations, garantissant une sécurité et un contrôle de l’outil.
Si l’État français à fait un effort en ouvrant sa plate-forme ouverte des données publiques françaises par exemple ou en créant des consultations civiques comme il l’a fait pour le plan de numérisation de l’Éducation Nationale, il n’écoute pas toujours l’avis de ses citoyens.
J’en ai eu la preuve en participant à cette consultation où 90% des présents réclamaient plus de logiciels libres dans les écoles, alors que quelques mois plus tard, la ministre de l’éducation signait un pacte avec Microsoft, ce qui a rendu furieux plusieurs acteurs concernés.
Le but de ce sommet est honorable, mais un peu comme la COP21, il reste un côté obscur à ces initiatives qui voudraient faire avancer la démocratie et ses outils.
Tout n’est pas rose, et dans le contexte économique on peut parler d’un nouveau mot, l’ « open washing« . Beaucoup d’entreprises on compris l’intérêt d’ouvrir leurs données et d’utiliser l’open source qui est en plein essor économique.
Attention à ne pas mélanger l’open source et le logiciel libre comme nous en avertit Mr Richard Stallman, grand défenseur et initiateur du logiciel libre.
Un entretien avec Lancelot Pecquet sur France Culture nous offre une très bonne analyse du côté obscur du gouvernement ouvert (vous pouvez réécouter cette émission en suivant le lien.)
Le mouvement des Nuits Debout avait beaucoup développé et réfléchi à des outils de Démocratie Participative sur leur Wiki. Ils ont développé aussi un grand réseau de convergences des luttes et une réflexion avec plusieurs pays et je pense qu’ils voyaient bien l’iceberg qui est en train de surgir avec cet engouement des États à trouver des outils numériques de participation à la démocratie.
J’y vois un danger potentiel, d’abord parce qu’il joue sur la transparence, alors qu’il sera aisé de piper les dés., ensuite car ce sera élitiste et ce n’est pas Madame « Miachin » qui va voter en ligne…
Même le vote électronique ne m’inspire pas confiance. Aux États-Unis on reproche à ce système d’avoir permis de tricher sur certaines élections.
Nous voici tout proche de la fiction de Georges Orwell, 1984 où Big Brother is Watching You !
Il y a un mouvement inspiré des hackers des Nuits Debout qui cherche a donner une voix à tous les déçus de cette démocratie, #MaVoix qui semble faire un appel pour Hacker l’Assemblée Nationale en juin 2017. C’est sûrement plus que jamais le moment de trouver comment se faire entendre.
Les hackers s’intéressent de plus en plus à la politique. L’anthropologue Gabriela Coleman a écrit un livre sur cette culture de la désobéissance dont nous avons besoin en nous révélant un peu plus sur l’identité floue des Anonymous.
Mais ce qui m’inquiète le plus, c’est que les gouvernements commencent à vouloir trouver des parades, alors qu’ils ont de plus en plus peur de ces mouvements qui leur échappent et dont ils ne comprennent pas les aboutissants. Arriveraient-ils à faire basculer les hackers de leur côté ?
Ils sont bien arrivés au bout de quelques années à corrompre les médias qui deviennent les Nouveaux Chiens de Garde anéantissant le contre-pouvoir sous-jacent de la critique.
En tous les cas, l’idée de Démocratie participative est en plein essor et le mouvement des Nuits Debout (si vous voyez un message de sécurité en cliquant sur le lien, ajoutez une exception) n’est pas tout à fait mort et enterré.
Peut-être serait- t’il bon de créer des réunions publiques de Démocratie participative aussi dans notre commune et d’expérimenter des méthodes de discussions constructives sur des thèmes concernant la vie locale ?
Il y a des méthodes pour y arriver et des communes comme celle de Saillans qui le mettent en pratique, le plus dur étant sans doute de convaincre les citoyens de prendre en main leur vie au niveau local.
Rodolphe Robles
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