François-Antoine Boissy naît le 8 décembre 1756 à Grimaudier, hameau de la commune de St-Jean-Chambre.
(vue du hameau de Grimaudier)
Jean-Antoine Boissy, son père, est docteur en médecine: il a fait une partie de sa carrière à Paris où, pour pouvoir exercer, il a du dissimuler sa foi protestante.
Son grand-père, Antoine Boissy, était notaire à Lamastre : il avait également du abjurer sa foi protestante pour avoir le droit d’exercer son métier.
Son grand-oncle (cordonnier à Grimaudier) avait été condamné aux galères, son arrière-grand-père avait été tué en tentant de se réfugier en Suisse.
Orphelin très tôt, le jeune François-Antoine part vivre avec sa mère à Annonay puis à seize ans il monte à Paris pour suivre des études de droit (il se fait passer pour Suisse pour éviter les tracasseries à cause de son origine protestante).
De par son mariage avec la fille du procureur du présidial de Nîmes, il hérite du domaine d’Anglas et en prend le nom. Il vit à Paris, exerce la profession de juriste et écrivain, écrit des poèmes.
Il garde un lien fidèle avec sa ville d’Annonay dont il devient député du Tiers-Etat aux Etats Généraux en 1789.
Il se fait connaître par sa critique de l’absolutisme et son combat en faveur des protestants. Il se montre partisan des principales réformes en faveur des libertés dont la liberté de culte et la défense des hommes libres de couleur.
Devenu en 1791 procureur général de l’Ardèche, il est réélu député à la Convention en 1792.
Chef des modérés au Parlement, en 1795, il devient Président de la Convention.
Il échappe de peu à la mort lors d’une révolte populaire où la foule envahit la Convention et tue son ami le député Féraud (tableau ci-contre).
A la suite du coup d’Etat du 4 septembre 1797 il est exilé sur l’île d’Oléron d’où il s’échappe pour se réfugier en Angleterre. Il revient en France et se rallie à Bonaparte (1799).
Napoléon le fait comte de l’Empire en 1808 puis il devient membre du Sénat conservateur (1804 à 1814)
Il se rallie à Louis XVIII après abdication de l’Empereur puis de nouveau à Napoléon à son retour d’exil, puis de nouveau à Louis XVIII après la défaite de Waterloo.
Il est nommé Pair de France en 1815 (la Chambre des Pairs représente la noblesse avec la monarchie restaurée).
Il sera membre du consistoire de l’Eglise Réformée de 1803 jusqu’à sa mort, à Paris en 1826.
Dans cette période trouble, où la démocratie et surtout son application sont à inventer, Boissy d’Anglas se montre radicalement tolérant, défenseur des libertés et des droits humains.
- il ne vote pas la mort du roi,
- n’est pas favorable à une révolte mais à « une insurrection patriotique raisonnable »,
- on lui doit le décret de séparation de l’Eglise et de l’Etat et le rétablissement de la liberté de culte,
- il est favorable à la séparation des pouvoirs législatif et exécutif,
- il participe à la rédaction de la Constitution de l’an III,
- il participe à la mise en place des bases d’une instruction publique et laïque,
- il joue un rôle pacificateur lors de la « terreur blanche »,
- à Annonay, il s’oppose au peuple qui veut pendre sept curés.
Si on peut lui reprocher sa fidélité à la monarchie et son attachement au rang de la noblesse, il n’en restera pas moins un ouvrier de la construction d’un chemin vers la démocratie.
En France de nombreuses rues et avenues portent son nom, c’est le cas à Lamastre, Vernoux, Annonay,…, un lycée à Annonay est également nommé Boissy d’Anglas.
RAD
Combien de notoriétés issues des alentour de Lamastre et en général de l Ardèche?