Pass sanitaire – contestation, inquiétudes, flicage, autoritarisme…

 

Un lecteur nous écrit:

 

Depuis le début du mouvement de contestation contre le pass sanitaire le gouvernement reproduit, à l’identique la stratégie employée contre les gilets jaunes.

Avec l’appui de certain médias, on divise, diabolise, hystérise avec mépris, on fait passer les anti pass pour des anti vaccins complotistes et dangereux qui s’abreuveraient de fake news sur les réseaux sociaux pendant que les médias traditionnels délivreraient, eux,  la bonne parole…

 

Gabriel Attal, porte parole du gouvernement, est allé jusqu’à dire avec des propos insultants et méprisants que les anti pass appartiennent à une « frange capricieuse et défaitiste, très minoritaire, qui se satisferait bien de rester dans le chaos et l’inactivité ». Ça rappelle les propos d’un ancien ministre de l’intérieur en des temps récents et la suite qu’on connait.

Et comme ce fut le cas pour les gilets jaunes, le moindre dérapage plus ou moins violent des manifestants passe en boucle sur les prétendues chaines d’infos et est utilisé contre le mouvement dans son ensemble.

 

Disqualifier un mouvement de révolte en en faisant un bouc émissaire pour remobiliser son électorat en vue d’une prochaine élection est une stratégie vieille comme le monde mais elle est dangereuse car elle ne fait que mettre de l’huile sur le feu et accroit les rangs des manifestants plus nombreux chaque samedi à exprimer plusieurs motifs de colère.

 

La popularité grandissante du mouvement, ses différentes revendications montre bien qu’il ne s’agit pas d’un simple regroupement d’antivax complotistes et à l’inquiétude que peut susciter le vaccin chez certains, ne serait-il pas mieux de répondre non pas par la police, le mépris ou la haine mais par la science et le dialogue.

 

Ces manifestants qui appartiennent à toutes les classes d’âge et opinions politiques disent simplement qu’il ne peut y avoir en France des citoyens de seconde zone, que la discrimination introduite par le pass sanitaire ne correspond pas à leur conception de la démocratie et de l’État de droit.

 

Ils crient « liberté ! » et refusent qu’on la subordonne à des courbes et des taux d’incidence.

Ils refusent que des salariés puissent être licenciés parce qu’ils ne se sont pas faits vacciner.

Ils s’inquiètent, comme certains médecins, qu’un malade dont l’état aura à tort été considéré comme non urgent soit désormais refusé à l’hôpital parce que non vacciné et donc renvoyé dans ses foyers avec parfois un risque mortel non décelé.

Ils refusent parce que non vaccinés, de ne plus pouvoir accompagner à l’hôpital leur enfant malade ou blessé ou leurs parents âgés en fin de vie.

Ils n’acceptent pas qu’un citoyen puisse s’improviser agent de police et contrôler le pass d’un autre citoyen.

 

Ils manifestent contre l’idée que l’état d’exception ne doit pas devenir une condition normale de gouverner, contre l’idée que la société de contrôle et de discipline ne peut être notre horizon, contre l’idée que nos allées et venues puissent être surveillées à l’aide d’un QR Code

Ils expriment leur colère contre un président de la République qui décide seul, qui accuse les non-vaccinés d’égoïsme et d’irresponsabilité et qui refuse tout dialogue et tout compromis.

 

Le gouvernement et des médecins probablement plus présents à la télé qu’au chevet des patients martèlent en permanence « Pass sanitaire ou confinement » comme si le confinement était la réponse inévitable au rebond épidémique.

Ils récitent en choeur que « le virus décide des libertés » comme si c’était le virus qui décide  de notre modèle politique et de nos libertés publiques, comme si le couvre-feu ou le confinement n’étaient pas des décisions qui relèvent exclusivement des gouvernants.

 

Nul ne sait comment le mouvement va évoluer à la rentrée notamment après la décision du conseil constitutionnel de ce 5 août qui entérine en grande partie la loi sur le pass sanitaire.

 

Lorsque les contre-pouvoirs traditionnels: presse, opposition, Parlement, Conseil d’État, Conseil constitutionnel, ne jouent plus leur rôle, alors le dernier contre-pouvoir est la rue et ses manifestations.

 

Ce fameux conseil constitutionnel qui revendique les fonctions de gardien des libertés mais qui ne joue pas ce rôle, est composé de 9 membres nommés par le président de la République, celui du Sénat et celui de l’Assemblée Nationale. Ces nominations sont purement politiques et n’exigent aucune compétence ni expérience professionnelle en matière juridique, aucun des membres n’est constitutionnaliste ni même expert en droit.

Ceux qu’on appelle pompeusement « sages » entérinent gracieusement les décisions gouvernementales. La crédibilité de cette institution est condamnée par la faiblesse de sa composition d’autant qu’y siègent d’office, s’ils le souhaitent, les anciens présidents de la République.

Le conseil constitutionnel avec ses salaires de 13 000 euros mensuels a d’ailleurs été créé en 1958 pour permettre d’y caser deux anciens présidents de la 4ème République au chômage.

 

Veut-on une société sécuritaire en tous points avec flicage et  privations de liberté ou une société démocratique, égalitaire et libre ?

Le mouvement anti pass est peut-être un dernier rempart face à l’arbitraire et l’autoritarisme qui menacent.

 

Gérard

 

4 commentaires sur Pass sanitaire – contestation, inquiétudes, flicage, autoritarisme…

  1. Et il est où le soleil ?
    Il peut pas sortir, il a pas de pass sanitaire et peut pas avoir de rendez-vous sur doctolib, voilà pourquoi il a pas su éclairer le conseil constitutionnel !

  2. Pas d’argent pour recruter les soignants ou payer les retraites mais il y en a pour payer les élus et recruter des agents pour contrôler les QR codes et payer le manque à gagner qu’il va causer aux commerçants – on marche à côté de nos pompes dans cette société de contrôle voulue par ces élus intouchables

  3. Quand à l’hôpital on embauche des vigiles pour contrôler le pass au lieu d’embaucher des soignants pour soigner ça prouve combien la santé les intéresse peu ces gouvernants. Et pendant ce temps les terrasses de restos et bistrots sont vides merci qui ? ça va encore couter « un pognon de dingue » !

  4. Bonjour Gérard, ce que vous écrivez, beaucoup de monde le ressent profondément, car c’est la suite logique de ce grand mécontentement depuis l’arrivée de ce président et de ce gouvernement.
    A leur incompétence dans la gestion de cette pandémie, responsables de nombreuses victimes, s’ajoute la confiscation progressive de nos libertés.
    Les individus conscients de cette mainmise sur le fonctionnement de notre société,rechignent et manifestent chacun selon sa situation et ses convictions personnelles.
    Sans mettre en question vos propos, j’aurais apprécié quelques mots sur les risques de contamination plus importants crées par les non vaccinés, et de leur forte présence dans les hospitalisations actuelles, sujets abordés par la science, qui interrogent fortement les personnes préoccupées par leurs conséquences négatives.
    Les revendications et critiques politiques, beaucoup y participent aussi, et ce sujet mérite une grande honnêteté intellectuelle, afin d’éviter en effet cette cassure dans notre société.

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