Henri Charrière – dit Papillon
Aventurier et écrivain
Henri Charrière nait le 16 novembre 1906 à Saint Etienne de Lugdarès. Ses parents sont tous deux enseignants. Il est le troisième enfant et seul garçon de la fratrie.
En 1910, la famille s’installe à Pont-d’Ucel près d’Aubenas, Henri fréquente l’école communale où enseignent ses parents. C’est un enfant turbulent, indiscipliné, rebelle mais généreux.
Son père doit partir pour la guerre en 1914. Henri se transforme en chef de famille auprès de sa mère et en chef de clan auprès des enfants de son âge. Il est connu comme un Saint-Benoît (terme qui désignait les malfaiteurs et un quartier d’Aubenas peu fréquentable à cette époque).
Après le retour de son père blessé, en 1917, sa mère décède. Le chagrin du jeune Henri est immense, il devient agressif et querelleur.
Son père le met en pension à Crest dans la Drôme. À l’occasion d’une bagarre, il blesse sérieusement un de ses camarades. Pour éviter les poursuites judiciaires, il n’a que 17 ans, son père lui fait signer un contrat d’engagement dans la Marine Nationale.
Après un passage à Toulon, il se retrouve dans un régiment disciplinaire en Corse, à Calvi, où il se fait tatouer un papillon sur la poitrine (ce qui lui vaudra plus tard son surnom de « Papillon »), puis à Corte. Dans ce régiment il va rencontrer des têtes brûlées qui vont l’orienter insensiblement vers l’illégalité.
Réformé de la Marine le 28 avril 1927 après s’être mutilé sciemment un pouce, il revient en Ardèche, écume les bals, avec bagarres et larcins à la clé.
Un temps il joue au rugby à Aubenas, passe des concours pour intégrer l’administration. Il réussit, mais son dossier militaire l’empêche d’obtenir un poste.
Vexé, il part à Paris où il va mener une vie agitée et dissolue pendant deux ans. Il est garçon de café à Pigalle. Ses revenus sont améliorés par sa compagne dite « Nénette », peu farouche pour ses dix-huit ans…
Un soir de mars 1930, il est mêlé à une histoire de meurtre : un certain Roland Legrand, officiellement charcutier, officieusement souteneur, est blessé par balle et meurt après avoir désigné son meurtrier par un mot : « Papillon ».
Henri Charrière est suspecté malgré l’absence de preuves et de témoins. Il niera toujours y avoir participé.
Le 28 octobre 1931, il est jugé et condamné pour meurtre aux travaux forcés à perpétuité au bagne en Guyane française.
Il quitte la citadelle de Saint-Martin-de-Ré le 29 septembre 1933 à bord du bateau « La Martinière » et débarque le 14 octobre avec le statut de « transporté » à Saint-Laurent-du-Maroni.
Vont suivre treize années de bagne. Commence alors une fantastique aventure.
Il est d’abord affecté comme infirmier à l’hôpital colonial. Il échappe aux chantiers forestiers où l’espérance de vie n’est guère élevée. S’estimant victime d’une erreur judiciaire, il ne songe qu’à s’évader.
Première évasion
Quarante-trois jours après son arrivée au bagne, Papillon s’en évade une première fois pour un périple de trois mois : 2.500 km en mer en passant par l’île de Trinidad et la Colombie ou il est arrêté.
La Colombie rend les bagnards évadés à la France. Il passe alors deux ans dans les cellules de réclusion de l’île Saint-Joseph. Papillon restera deux ans dans une cage à fauves.
Plusieurs fois transféré, il finit comme infirmier-chef dans un camp d’Indochinois de Guyane.
Seconde évasion
Après plusieurs tentatives, au bout de treize ans, il s’évade à nouveau avec quatre compagnons. Après de nombreux déboires, un passage par la Guyane anglaise, la traversée de l’océan dans un canot, l’enfermement dans un bagne au Venezuela, il parvient à Caracas au Vénézuela en 1946. Il y est naturalisé en 1956 et se marie.
Devenu commerçant respectable, Papillon exploite un hôtel, il gérera également avec son épouse plusieurs restaurants et discothèques.
En 1956, il embarque pour l’Europe avec son nouveau passeport de citoyen vénézuélien. Il retrouve en Espagne ses deux sœurs. De retour au Vénézuela il gère une entreprise de pêche aux crevettes, puis un restaurant.
Sa peine est prescrite en 1967, Papillon peut fouler à nouveau le sol français.
De sa vie en Guyane, il écrit en 1968 un livre à grand succès réputé autobiographique mais controversé: « Papillon » édité par Robert Laffont et vendu à plus de 13 millions d’exemplaires.
Sortant brutalement de l’anonymat, Henri Charrière devient une vedette publique : rencontres avec le show-biz, plateaux télé, tournées internationales car le livre est traduit en de nombreuses langues.
En pleine gloire, Henri Charrière décide de retrouver les lieux de son enfance en compagnie de Rita, son épouse.
En septembre 1969, il se rend à Pont-d’Ucel dans l’école de son enfance et retrouve ses amis : c’est son premier voyage en Ardèche depuis quarante-deux ans.
En 1973, une adaptation cinématographique américaine de son livre est tournée.
Le film « Papillon » réunit Steve Mc Queen et Dustin Hoffman.
Steve Mc Queen interprète le rôle d’Henri Charrière.
En 2015, le chanteur français Sanseverino adapte son histoire dans un album intitulé « Papillon ».
Henri Charrière, « Papillon », apprend au printemps 1973 qu’il est atteint d’un cancer de la gorge. Il meurt le 29 juillet 1973 à Madrid, en Espagne.
(Ses obsèques)
Il est enterré selon sa volonté, auprès de sa mère, dans le petit cimetière de Lanas près d’Aubenas.
RAD
J’ai vu ce film sans savoir que Papillon avait un lien avec notre Ardèche. Quelle belle histoire de résilience ! MERCI de nous l’avoir contée !