Dans la rubrique: découvrir ou mieux connaitre ces ardéchois célèbres, méconnus ou totalement oubliés qui ont marqué notre territoire et parfois l’histoire du pays, après Jacques Dondoux , nous nous intéressons aujourd’hui à François Désiré Bancel.
François Désiré Bancel
Député de la Drôme, député de Paris, écrivain.
Il nait à Lamastre le 12 février 1822, au lieu – dit « La Garde » d‘une famille d’hommes de loi.
Jean Baptiste François Désiré Bancel est le fils unique de Sylvestre, avocat réputé de Valence et conseiller général de l’Ardèche pendant vingt ans et de Virginie Fustier, fille d’un notaire de Lamastre, surnommée en raison de sa beauté « la rose des montagnes ».
Élève brillant du lycée de Tournon, il étudie ensuite le droit avant de s’inscrire au barreau de Valence.
Ardent républicain, en 1849 il est élu député de la Drôme.
Brillant orateur, ami de Gambetta et de Victor Hugo, il s’oppose à la politique de Napoléon III, il participe au Coup d’état et se retrouve même sur les barricades.
Exilé en 1852, après avoir échappé à une arrestation rocambolesque, il s’installe en Belgique où il enseignera la littérature à l’Université libre de Bruxelles.
Revenu en France, il continue à faire des conférences littéraires qui lui permettent de contourner la loi et d’aborder indirectement la politique.
En 1864, Bancel se présente aux élections législatives de la Seine, mais il ne parvient pas à se faire élire.
Il est plus heureux en 1869 : candidat dans la première circonscription de la Drôme, dans la deuxième du Rhône et dans la troisième de la Seine… il mène des campagnes très dynamiques mais aussi houleuses, en particulier à Paris.
(Affiche satirique)
S’il est battu à Valence, il est élu à la fois dans le Rhône et dans la Seine. Il opte pour le Rhône.
Membre de la gauche, il se montre discret et ceci d’autant plus que son état de santé se dégrade rapidement.
Tombé gravement malade, il doit finalement renoncer à siéger le 12 janvier 1870.
Désiré Bancel réside alors comme sa mère dans la commune d’Empurany.
Célibataire « mais qui voudrait d’un homme aussi pauvre que moi » déclare-t-il , libre penseur, il fait partie du Grand-Orient de France.
Agé de 49 ans, il décède à Lamastre, chez son ami Charles Seignobos – père, le 23 janvier 1871.
Sur son monument funèbre élevé par ses amis, on lit l’inscription suivante : « Ci-git un ami de la Belgique, un enfant de la France, un soldat du Droit ».
Il défendit l’Ecole, source de tolérance, il a notamment écrit:
« Si vos synagogues, vos temples et vos églises ont été des lieux de discorde et des places de guerre, si la maison de votre Dieu a été la maison de la haine, que l’école soit celle de l’amitié ! Aimons-nous sur ces bancs de bois où règne l’égalité. Nous aurons toujours assez de temps pour nous haïr. Soyons frères dans l’école, afin de l’être dans la vie et dans la mort », prévoyant ce que Jules Ferry allait réaliser peu après, en dotant la France en 1881-82 d’un enseignement primaire à la fois gratuit, obligatoire et laïque.
Parmi ses œuvres :
Le 1er août 1897, une statue en bronze érigée en son honneur est inaugurée à Valence par le président de la République, Félix Faure. C’est l’exilé et combattant de la République qui est honoré.
En 1942, elle est enlevée pour être fondue au profit de l’armée allemande.
Stockée à Paris, elle est prise pour une statue de Jean Bart et envoyée à Dunkerque.
Elle revient mutilée à Valence en 1950, réparée, elle est installée sur les Boulevards.
Suite à la réfection de ces derniers, elle retrouve sa place d’origine en 2012, devant la gare.
Un boulevard à Valence et des rues à Lamastre, Lyon et Melun portent le nom de Désiré Bancel.
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