Un lecteur nous écrit :
«Quand j’entends le mot culture, je sors mon revolver»
Cette phrase, longtemps attribuée à Hermann Goering, est en fait due à l’écrivain nazi Hanns Johst qui l’a placée comme réplique d’un personnage de l’une de ses pièces de théâtre intitulée Schlageter (1933). Dans un contexte bien différent et pour d’autres motifs plus honorables, voici quelques réflexions du philosophe et essayiste allemand Gunther Siegmund Stern* au sujet de la manipulation des masses.
Ces réflexions, sont extraites de son livre : Obsolescence de l’homme, écrit en 1956.
« Pour étouffer par avance toute révolte, il ne faut pas s’y prendre de manière violente. Les méthodes archaïques comme celle d’Hitler sont complètement dépassées. Il suffit juste de créer un conditionnement en réduisant considérablement le niveau et la qualité de l’Education.
Un individu inculte n’a qu’un horizon de pensées limité et plus sa pensée est bornée à des préoccupations matérielles, médiocres, moins il peut se révolter.
Il faut faire en sorte que l’accès au savoir devienne de plus en plus difficile et que le fossé se creuse entre le peuple et la science, que l’information destinée au grand public soit anesthésiée.
Là encore, il faut user de persuasion et non de violence directe et on fera ceci : on diffusera massivement via la télévision, des divertissements abrutissants, flattant toujours l’émotionnel, l’instinctif. On occupera les esprits avec ce qui est futile et ludique, avec du bavardage et une musique incessante.
Il faut empêcher l’esprit de s’interroger, de penser ou de réfléchir.
On mettra la sexualité au premier rang des intérêts humains, comme anesthésiant social.
On fera en sorte de bannir le sérieux de l’existence, d’entretenir une constante apologie de la légèreté de sorte que la consommation devienne le standard du bonheur humain. »
A méditer..si on a un tant soit peu de capacité d’analyse sur l’évolution de nos sociétés, la déculturation généralisée à l’oeuvre, notamment chez les plus jeunes, le culte de l’Avoir au détriment de l’Être, le dévoiement de l’expression citoyenne, etc…
Réflexions aimablement transmises par un de nos fidèles lecteurs.
* Günther Anders (né Günther Siegmund Stern) est un philosophe, journaliste et essayiste allemand puis autrichen, né le 12 juillet 1902 à Breslau et mort à Vienne le 17 décembre 1992.
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