Nous publions ci-dessous et avec leur autorisation, un article paru dans Boutières citoyennes
suivi d’un texte qui nous a été adressé par un lecteur.
Pourquoi, pourquoi ???
« Je suis sûrement un peu bête, je ne comprends rien à rien (ou à tout).
Je me pose plein de questions telles que:
- Pourquoi la France n’a pas les moyens de financer des services d’urgence hospitaliers avec suffisamment de personnel soignant ???
- Pourquoi la France n’a pas les moyens de financer suffisamment de professeurs des écoles, de collèges, de lycées ???
- Pourquoi la France n’a pas les moyens de financer des places dans l’enseignement supérieur, ce qui l’oblige à en limiter les entrées avec « »ParcourSup » ???
- Pourquoi la France n’a pas les moyens de financer des toits pour les sans abris condamnés à vivre dans la rue ???
- Pourquoi la France n’a pas les moyens de financer des services publics dans tous ses territoires ???
- Pourquoi la France n’a pas les moyens de financer l’entretien de ses structures telles que les routes, et les ponts, les lignes ferroviaires etc. … ???
- Pourquoi les plus riches ne doivent pas trop participer au pot commun, trop payer d’impôts ???
- Pourquoi les français ne doivent pas s’émouvoir de voir des concitoyens dans la rue, des enfants en détresse, de voir des milliers d’ hommes et femmes mourir à notre porte méditerranéenne … ???
Et alors pourquoi:
- Pourquoi l’ensemble des médias français, voir mondiaux, nous intiment l’ordre d’être terriblement émus touchés anéantis … par l’incendie qui a détruit une partie de la cathédrale de Paris ???
- Pourquoi l’ensemble de nos représentants élus font de même ???
- Pourquoi sont-ils tous d’accord pour dire que tous les français pensent de même ??? Pour ce qui finalement, n’est que perte matérielle, les objets d’art ayant été préservés, les témoignages du passé restent, ainsi que tous les savoirs qui eux ne se perdent pas dans un incendie.
Bien sûr que c’est dommage, regrettable et bien sûr qu’il y a une envie, un désir, une volonté de remise en état.
Bien sûr que, pour nos concitoyens croyants, cet incendie provoque une émotion plus forte.
Mais ils savent bien que Dieu ne s’intéresse guère à un toit et que la bible, à travers l’histoire du veau d’or, a enseigné le peu d’importance de la richesse.
- Pourquoi les plus riches familles françaises qui ne doivent pas trop payer d’impôts peuvent-elles trouver immédiatement des centaines de millions d’euros qui seraient humainement bien plus utiles ailleurs ???
- Pourquoi l’état français si démuni quand le peuple s’exprime sur des ronds-points trouve t-il tout de suite l’argent nécessaire pour une reconstruction si rapide (5 ans) ??? A faire rêver les services d’urgences,les écoles etc. …..
- Pourquoi M.Macron président des français a-t-il pu être sur place le soir même de l’incendie et a pu à la télévision s’adresser aux français en moins de 24 h, alors qu’il lui a fallu des mois pour réagir à la demande de milliers de français dans la rue et les ronds-points ???
- Pourquoi toutes ces interrogations me rendent-elles nerveux, font que je me sens mal et me coupent le moral ???
Je dois être dingue ».
https://Boutières citoyennes assobc.com
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Commentaire d’un lecteur
« Les sommes en jeu sont incomparables. Pour éradiquer la pauvreté ou conforter les services publics, c’est pas un milliard d’euros qu’il faudrait mais des centaines.
– Qu’il existe des mécènes pour donner de l’argent, ce n’est pas là le scandale (pourquoi la société serait-elle égalitariste ?
Le scandale est dans le fait que ces dons puissent donner droit à déduction fiscale, c’est à dire qu’en fait ce sont les particuliers qui paieront la restauration au final.
– La destruction de Notre Dame de Paris n’est pas simplement un accident de « parcours ». Cet évènement a touché bien au delà de la fonction cultuelle du bâtiment. Notre Dame de Paris, c’est surtout le résultat parfait d’une somme de talents artistiques extraordinaires – et aussi d’ambitions (mais qu’y a t’il sans ambition ?) au service du Beau qui mérite le respect, peu importe le but qui était recherché.
Les artisans qui l’ont construite étaient bien payés parce que très qualifiés et l’économie du Moyen âge était dite « bonne et sincère ».
Quand on commence à relativiser la perte du passé et le non respect du beau, alors on peut s’attendre au pire : on ne retrouvera pas les pierres de Palmyre ou les bouddhas d’Afghanistan qui ont été bombardés.
Il en serait de même s’il s’agissait de la mosquée d’Istanbul ou des pyramides d’Égypte ».
RAD
Notre Dame propriété de l’Etat n’est pas assurée
L’Etat fait appel aux dons
Les oligarques qui possèdent l’Etat et ses représentants répondent avec des masses financières colossales à condition qu’elles soient défiscalisées
L’Etat accepte aussitôt de défiscaliser massivement
L’Etat et ses représentants confient le travail de restauration à leurs maîtres
Les maîtres facturent l’Etat donc les contribuables pour récupérer leur mise de départ
Les médias aux mains des mêmes oligarques masquent le tout et remercient ces mêmes maîtres de leurs millions qu’ils vont largement récupérer.
Toutes ces questions que les citoyens se posent convergent vers une réalité que nos politiques fabriquent depuis longtemps : le choix d’une société gouvernée par un capitalisme pur et dur qui impose des priorités incompatibles avec les intérêts des individus. Ces choix impactent également sur l’ensemble de l’organisation collective, politique, sociale et environnementale avec comme paradoxe le piège qui pousse à la consommation pour mieux soumettre à l’obligation de travailler. Les grandes firmes ont besoin de notre consommation pour faire des profits.Nous sommes devenus une ressource humaine, un capital humain.L’autre aspect dramatique du capitalisme est la mondialisation et la délocalisation des industries et services mettant en concurrence des travailleurs au niveau mondial. C’est la porte ouverte vers de formidables inégalités sociales génératrices de graves revendications populaires dans de nombreux pays. Tous ces relevés d’aberrations qui offusquent notre raison, obéissent à une même logique, celle de l’argent et du profit qui l’empotent sur les élémentaires exigences de santé, de vie et de préservation des équilibres écologiques.
Alors faire de la politique consiste à prendre le pouvoir et ensuite organiser la société qui convient le mieux à mes intérêts ou à ceux qui me soutiennent et souvent me conduisent.
C’est alors à chaque individu à dire qu’il n’est plus d’accord a confier son existence aux prêtres de l’argent, plus disposé à ravaler sa colère, à vivre dans une résignation pratique, et qu’il existe d’autres mondes possibles.
Je vous rejoints volontiers et rajouterai qu’il faudrait que chacun exerce son esprit critique et essai de formaliser sa pensée pour dire qu’il n’est plus d’accord à confier …, pour dénoncer les abus des élites … etc.
Il faudrait que chacun sache, prenne conscience, que, très instruit ou pas, il a l’intelligence équivalente aux autres pour penser notre vie souhaitable en société et en trouver les règles acceptables par tous. c’est simplement çà « faire de la politique » …
Il faudrait qu’on ne puisse plus entendre le « Oh, mais moi je faits pas de politique … ! »
On se rend bien compte que ces dernières décennies ont laissé échapper une conscience politique « au profit du profit », au profit de la marchandisation de tout, autant côté vendeur qu’acheteur.
Essayons donc d’entretenir les braises de cette conscience et essayons de refaire flamber le goût du débat, le goût des idées divergentes et convergentes, le goût de la polémique (au sens noble du terme) qui jettent les bases de l’avenir qu’on voudrait envisager plein d’espoirs capables de nous projeter pleins d’optimisme.
Le constat de presque tous les citoyens, est que chacun est impuissant a changer à la fois ce type de management de la société et les objectifs de nos politiques. La tentative des GJ. n’a pas tout à fait échouée loin s’en faut ! et malgré ses dérives bien accompagnées, a montré une voie sur laquelle chaque individu va devoir réfléchir.Les partis politiques et les syndicats ont également échoués a mettre en place une société plus égalitaire, plus attachés à leur propres intérêts qu’a celle des citoyens.Le bilan est net et sans appel : les États n’ont plus le pouvoir de changer de politique,soumis au dictat des grands investisseurs et banquiers. Le discours de notre président ce jeudi 25 avril en est le plus pur exemple, démontrant ce manque de lucidité et de compétence politique qui a prévalu depuis de nombreuses décennies,ainsi que la poursuite de pratiques économiques libérales qu’il se vantait de pouvoir dépasser. La pénurie budgétaires s’oppose sans cesse aux demandes sociales, alors qu’il y a un excès d’argent sur les marchés qui ne trouvent plus de débouchés suffisamment productifs, d’où une forte pression sur le cout du travail qui d’après les experts mondiaux atteindrait péniblement 7 % du prix d’un produit !!!. Le niveau européen est désormais le seul endroit susceptible de pouvoir restaurer et étendre de véritables services publics ,d’imposer la défense de l’appareil productif et de l’emploi . De grands changements devront alors y avoir lieu, que la complexité et le peu d’intérêt des citoyens bien refroidis et déçus,rendent peu probables.La aussi vision étroite d’une société future purement économique, le marché unique était plus important, dont nous payons au quotidien cette étroitesse politique. Est-ce alors sans espoir pour une nouvelle société et l’acceptation de ce que nous disent certains économistes, politiques et journalistes: nous sommes condamnés à vivre dans ce monde ou nous vivons,c’est la seule réalité possible ! qui tentent avec une certaine réussite a convaincre tout le corps social à ce fatalisme. Certainement pas! et cela pourrait peut-être faire l’objet d’autres échanges à venir.