Après camarade spectateur I et II, voici:
« Ami spectateur,
Nous avons vu le rush des fauteuils et de la Régie pour se faire entendre et sommes solidaires de leur émotion. Aujourd’hui, un gros plan doit être fait sur nous, les salles de cinéma.
Nous avons contacté les théâtres pour faire cause commune, seulement, ils sont treize occupés. Ils sont même bien plus que 13, ils sont presqu’une centaine ! Nous, pour l’instant, nous ne sommes que pré-occupées.
Rendons à César ce qui lui appartient, des professionnels(les) ont tenté, lors de la cérémonie du même nom, de dire que le 7ème art avait « La mort aux trousses ». L’une d’elles est allée jusqu’à dévoiler un des seins, animé de provocation : faire réagir nos dirigeants.
Son plan a entraîné « Cris et chuchotements » chez certains, « Le Silence des agneaux » chez d’autres. En attendant, pas moyen de se faire une toile autrement qu’entre soie. Pour être synthétique, la situation devient coton. On ne peut pas dire qu’on rayonne ! Autant dire tout de suite qu’on sent le Pathé !
La ministre, qui devrait pourtant se faire des cheveux au sujet de la pellicule, s’est contentée de rejouer “Et pour quelques dollars de plus”, en promettant « Le salaire de la peur » à tout le monde. Bon, depuis, elle a chopé le virus, et « La rumeur » prétend qu’elle s’est fait soigner par un générique… Preuve que le cinéma peut être thérapeutique.
Mais quand elle et sa bande annoncent…qu’ils n’ont rien à annoncer pour la réouverture, nous on se dit : séquence qu’on pourra se projeter ? On a beau crier “action !”, on voit bien que ça tourne en rond.
La taille des mesures prises fait plutôt penser à un court-métrage. Nos préoccupations sont considérées, comme dirait Jean, mineures, ce qui nous fait une mauvaise publicité. Nous voilà hors champ, même le maïs de nos popcorns ne nous rapporte plus de blé.
Tout ça pour dire que nous, les salles, avons des revendications propres. Nous voulons retrouver vos bobines réjouies, émues ou interloquées. Quand pour comprendre une palme d’or, vous sortez les rames, quand vous en avez gros sur la patate d’avoir choisi un navet. Mais surtout quand vous restez scotchés à votre siège après une bonne claque de fin.
Stop aux écrans de fumée ! Frères cinéphiles, rendons la lumière aux salles obscures ! »
Dominique et Hassan
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Par Marie Reno et Valentin Vander: une chanson, un plaidoyer qui pourrait devenir un hymne !
RAD
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