De mars à novembre, le risque de se faire piquer par une tique est bien plus élevé que pendant les mois plus froids.
Les tiques sont des acariens qui vivent dans la végétation basse, où elles pondent, muent et guettent, au sommet des herbes, leur hôte pour prendre leur repas de sang.
Contrairement à ce qui a longtemps été colporté, elles ne tombent pas des arbres.
Pour atteindre un hôte de passage, les tiques sont en attente au sommet d’un brin d’herbe, à l’extrémité d’une branche ou d’une feuille, prêtes à s’accrocher à tout corps qui les frôlera.
Elle se détachent de leur proie, gorgées des sang, après un repas qui dure rarement plus d’une semaine.
Elles sont nettement plus présentes dans les régions où les sangliers, écureuils, cervidés ou souris sont très présents.
L’ancrage de la tique et son repas
Après avoir trouvé une proie et s’y être accrochée, la tique chemine lentement sur la peau pour trouver un emplacement qui lui convient. De fines griffes lui permettent de se stabiliser sur l’épiderme.
Elle coupe ensuite la peau grâce à des crochets qu’elle enfonce peu à peu.
Au bout de son rostre se forme alors une poche. Cette opération, sous l’effet de substances salivaires anesthésiantes, se fait sans douleur pour son hôte.
La tique, en quelques heures, a enfoncé tout son rostre et se fixe solidement à la peau.
Elle peut alors, pendant toute la durée de son repas, alternativement, aspirer le sang et réinjecter de la salive de manière à agrandir la poche creusée sous la peau jusqu’à ce que cette poche atteigne un ou plusieurs micro capillaires sanguins qui crèveront et l’alimenteront directement en sang.
Elle injecte alors un cocktail de molécules qui affaiblissent localement l’immunité de la proie.
Plus le rostre est long, mieux la tique est arrimée.
Certaines s’enlèvent facilement, alors que d’autres sont si bien ancrées qu’une traction directe leur arrache souvent le rostre, lequel peut causer un abcès ou une infection.
La meilleure manière d’enlever une tique est d’utiliser une pince à bout pointu pour la saisir le plus proche possible de la peau et de la détacher en appliquant une force constante et ferme, sans saccades.
(info CNAMTS 2012)
Prévention
Toutes les tiques ne sont pas porteuses de maladies. Elles se contaminent en se nourrissant du sang des animaux sauvages infectés.
La meilleure façon de prévenir les possibles maladies portées par la bête est d’éviter sa piqûre. Une inspection soigneuse du corps après les promenades ou activités en plein air permet de détecter et enlever les tiques avant qu’elles n’aient eu le temps de transmettre des maladies.
Il existe aussi des produits répulsifs, mais leur efficacité n’est pas toujours évidente.
Il est aussi important d’inspecter les animaux au retour d’une sortie, de traiter les lieux d’élevage.
En cas de morsure
La tique doit être retirée au plus vite car le risque de contamination augmente avec la durée du contact.
Il est essentiel de ne pas comprimer l’abdomen de la tique à l’occasion de son retrait, pour minimiser le risque de régurgitation de salive qui entrainer des phénomènes allergiques et de la transmission des micro-organismes dont les tiques peuvent être les vecteurs.
Pour la même raison, il est déconseillé d’appliquer tout produit (éther, alcool, huile…). En effet, en se sentant agressée, la tique risque de régurgiter et d’envoyer ses microbes dans l’hôte qui l’héberge.
D’autres méthodes de retrait ont été proposées dans le but d’« étouffer » la tique et d’en provoquer la chute spontanée (application de vernis à ongles, d’essence) : leur efficacité n’est pas avérée.
Un médecin pourra dans certains cas prescrire un traitement antibiotique.
La présence d’une auréole rouge autour de la piqûre, qui évolue, la survenue d’un état grippal doit faire craindre la survenue d’une maladie de Lyme qui demande un traitement spécifique.
Maladie de Lyme
En France, 27.000 personnes sont touchées chaque année par cette maladie due à une bactérie transmise par les morsures de tiques.
Il n’existe aucun vaccin contre cette maladie.
Si elle n’est pas soignée, cette infection peut devenir chronique et diffuser à tout l’organisme.
Elle donnera alors des complications graves qui peuvent toucher plusieurs organes (articulations, cerveau, cœur…). Il est très important qu’elle soit détectée tôt.
Elle ne se transmet pas par contact direct avec un animal infecté ni par contact avec une personne malade. Même si les animaux domestiques, en particulier les chiens, peuvent la contracter et peuvent introduire des tiques infectées dans les maisons, rien ne prouve qu’ils puissent transmettre l’infection directement aux humains.
Ses atteintes infectieuses de différents organes et systèmes en compliquent le diagnostic quand notamment la trace de piqûre a disparu.
Dépistage de la maladie
En France, le dépistage de la maladie de Lyme se fait à partir d’un examen sanguin.
Alors que la précocité du diagnostic est primordiale, des tests erronés conduisent parfois certains patients à une errance thérapeutique durant de longues années – en cause : la fiabilité des tests de dépistage.
Devant l’ampleur du phénomène, le ministère de la Santé a lancé un plan national pour renforcer la prévention de la maladie, consolider son diagnostic et améliorer la prise en charge des personnes atteintes.
Selon Marie-Claude Perrin, présidente de l’association Lyme sans Frontières (LSF), elle-même atteinte de la maladie. « Quand on a pas la chance d’être correctement diagnostiqué ce sont des années d’errance médicale« .
Une diversité des symptômes de la maladie de Lyme peut conduire à de nombreux diagnostics erronés, les médecins sont dorénavant dotés d’un logiciel d’aide au diagnostic.
Chiens, chats et d’autres animaux peuvent également être atteints de la maladie de Lyme.
Les personnes les plus exposées à la maladie sont les professionnels travaillant en forêt (forestiers, bûcherons, gardes forestiers…), agriculteurs et ceux qui y vont pour leurs loisirs : les campeurs, les chasseurs, les pêcheurs, les ramasseurs de champignons, les randonneurs, et les promeneurs du dimanche.
RAD
Mieux vaut prévenir que guérir ! MERCI